Investir dans l’art: plus besoin de faire semblant de s’y connaître (un peu)

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Lancée par quatre jeunes Bruxellois, Break in Art part, une fois par mois, à la découverte des coulisses du monde de l’art. Et s’adresse, entre autres, à ceux qui s’y verraient bien investir…

Lors du tout récent salon Affordable Art Fair, à Tour & Taxis, il y avait dans les allées un groupe d’un genre un peu particulier : c’était la première sortie officielle de la fine équipe de Break in Art. Créé il y a quelques mois par un quatuor bruxellois dont l’un des traits principaux est d’à peine flirter avec la trentaine, Break in Art propose aux novices du monde de l’art de les initier pas à pas à ses différents univers. A la barre, deux historiennes de l’art, dont Charlotte Ieven, aujourd’hui restauratrice d’oeuvres : ” on connaît pas mal de jeunes, comme nous, qui apprécient la peinture ou la sculpture mais n’osent pas y investir, notamment par peur de se faire avoir ou de “mal” acheter. C’est un monde un peu hermétique, il est vrai. En réalité, il n’y a pas de solution souple et à la carte pour se former à ce marché. C’est ce constat qui nous a motivés à lancer quelque chose. ” Avec l’aide de trois complices, Benjamin Erarts (ingénieur de gestion), Noémie Goldman (historienne de l’art et marchande d’art) et Emile-Victor Portenart (web designer), elle lance une structure qui a pour but de mettre le pied à l’étrier : ” On s’adresse à ceux qui aimeraient investir un peu et démarrer une collection, mais aussi aux passionnés en général, à raison d’une activité par mois en moyenne, à la carte. Lors du salon Affordable Art, nous avons surtout touché un public jeune, entre 25 et 40 ans. On planifie des visites d’ateliers de restauration, des expositions, des salons et foires, des découvertes de salles de ventes ou des visites particulières. Notre but est, à chaque fois, de donner des clés pour mieux comprendre cet univers et pour forger ses propres goûts et choix “, résAu-delà des clichés glamour ou sulfureux du cinéma, l’art est un énorme business. Enorme, vraiment ? En pleine morosité ambiante, le secteur a continué à brasser des milliards de dollars. “Au regard de l’état de l’économie et de la finance mondiales, le marché de l’art démontre une maturité qui lui permet de s’affirmer comme un véritable placement alternatif avec 11,2 milliards d’enchères publiques” en 2015, apprend-on dans le très fouillé rapport annuel d’Artprice. “Un résultat étonnant, poursuit le rapport, compte tenu de l’économie, qui est en progression de plus de +212 % en une décennie.” Heureusement pour ceux qui s’y lancent ou s’y intéressent, tout n’est pas réductible à cette course aux enchères et à une mondialisation sans limite. Les modes évoluent vite, faisant dégringoler les prix de certains types d’objets, mais il existe différents segments de prix, plus ou moins accessibles, permettant de diversifier ses avoirs tout en optant pour des valeurs sûres. Reste que l’art est un domaine où le coeur a son mot à dire face au portefeuille. C’est sans doute une des raisons de la fascination qu’il peut exercer…ume Charlotte Ieven. ” On n’est pas là pour dire aux gens ce qui est beau ou non. On veut qu’ils agissent en connaisseur. Et nous n’avons aucune filiation avec un quelconque acteur du marché de l’art “, ajoute Emile-Victor Portenart.

Coaching personnalisé

Pour ceux qui veulent aller plus loin que les activités mensuelles, Break in Art propose aussi un coaching individualisé. Comme pour d’autres types d’investissements, s’y connaître et bénéficier de bons conseils est primordial. ” On peut déjà trouver des choses de qualité avec 3.000 ou 4.000 euros à condition d’avoir l’oeil “, glisse Charlotte Ieven pour couper court au cliché du collectionneur plein aux as. L’équipe actuelle, pour ce faire, n’hésite pas à faire appel à son réseau de connaissances. ” Il est impossible d’être suffisamment connaisseur dans tous les domaines, car on entre vite dans des considérations très techniques, à propos des oeuvres elles-mêmes, mais aussi quand on parle d’investissement. ”

Un marché tentaculaire et bien portant

Au-delà des clichés glamour ou sulfureux du cinéma, l’art est un énorme business. Enorme, vraiment ? En pleine morosité ambiante, le secteur a continué à brasser des milliards de dollars. “Au regard de l’état de l’économie et de la finance mondiales, le marché de l’art démontre une maturité qui lui permet de s’affirmer comme un véritable placement alternatif avec 11,2 milliards d’enchères publiques” en 2015, apprend-on dans le très fouillé rapport annuel d’Artprice. “Un résultat étonnant, poursuit le rapport, compte tenu de l’économie, qui est en progression de plus de +212 % en une décennie.” Heureusement pour ceux qui s’y lancent ou s’y intéressent, tout n’est pas réductible à cette course aux enchères et à une mondialisation sans limite. Les modes évoluent vite, faisant dégringoler les prix de certains types d’objets, mais il existe différents segments de prix, plus ou moins accessibles, permettant de diversifier ses avoirs tout en optant pour des valeurs sûres. Reste que l’art est un domaine où le coeur a son mot à dire face au portefeuille. C’est sans doute une des raisons de la fascination qu’il peut exercer…

Par Olivier Standaert.

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