Help ! Mon associé prend la grosse tête

Vous étiez deux potes inséparables et, après HEC Entrepreneurs, vous avez décidé de monter la start-up du siècle. Comme ça, pour le fun ! Après cinq ans de dur labeur, le chiffre d’affaires s’est envolé pour atteindre les 100 millions d’euros. Mais votre associé a changé. Il n’est plus le chic type avec lequel vous échangiez des blagues. Il a pris la grosse tête. “Il faut se référer à la théorie des 4 P (plaisir, pognon, pouvoir, prestige) pour comprendre ce comportement, commente Pierre Blanc-Sahnoun, coach de dirigeants. Lors du lancement de la boîte, c’est le plaisir qui prime. Puis l’associé qui “ne passe plus les portes” commence à gagner de l’argent et il s’offre une Porsche. Son pouvoir le rend distant et hautain avec les salariés. Son prestige l’amène à collectionner des “femmes trophées” et à fréquenter des people.” Cela rappelle un peu l’histoire de Jean-Marie Messier, dit J6M, sauf que votre associé n’est pas le fondateur de Vivendi. Alors que faire ?

1 – Anticiper lors de la création
“Et si notre rêve devient réalité, seras-tu toujours le même ou vas-tu me tourner le dos ?” ; “Garderas-tu la tête froide ou vas-tu t’entourer de béni-oui-oui ?” ; “Adopteras-tu un mode de vie bling-bling ou resteras-tu discret ?” Cette série de questions permet aux deux acolytes de prendre conscience des écueils d’un éventuel succès. Ils doivent aussi prévoir des garde-fous juridiques : pas d’association 50-50, la signature de pactes d’actionnaires, la nomination d’un arbitre en cas de conflit…

2 – Se parler en cas de mésentente Vous programmez un dîner dans un bon restaurant. Un peu de vin désinhibe pour aborder les sujets difficiles. Et vous faites le constat : “Je t’ai connu en culottes courtes. Qu’est-ce qui se passe ? Tu as les chevilles qui enflent !” S’il acquiesce : “Tu as raison, je vais rectifier le tir”, vous poursuivez votre route ensemble. Si, au contraire, il rétorque : “Tu es jaloux de moi, j’en ai marre de bosser avec toi”, il vous faut prendre rapidement une décision.

3 – Négocier, partir et renaître ailleurs Soit il part, soit vous partez. C’est vous ou lui. Celui qui part peut rebondir en créant une nouvelle boîte. Soyez ferme dans l’évaluation du montant de votre (sa) participation. Quel que soit son prix, votre amitié brisée laissera un gros passif.

Source : L’Entreprise

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