Entretien d’embauche : les phrases qui font peur aux recruteurs

Elles vous paraissent naturelles, voire anodines, mais ces phrases déclenchent une véritable alerte chez les employeurs. Voici les 6 phrases qui font fuir les recruteurs lors d’un entretien d’embauche.

“Je ne supportais plus mon ancien boss”

Qu’on ait démissionné ou été licencié, le recruteur en face de vous a envie de savoir pourquoi votre précédent contrat s’est terminé. Et, souvent, il est tentant de se défouler sur son ancien boss. “Votre futur patron sera très sensible à la façon dont vous parlerez de votre dernier environnement de travail et votre précédent employeur, observe Yves Maire du Poset auteur du livre Entretiens de recrutement, Dites… ne dites pas. Il vaut mieux éviter de confesser qu’on s’y ennuyait ferme, qu’on était trop bon pour son ancien poste ou que son chef était un abruti.”

Il sera ensuite difficile pour votre interlocuteur de ne pas vous imaginer en train de débiner votre nouvelle équipe à la première difficulté. Il vaut mieux privilégier l’évaluation positive, voire une légère autocritique, à tout jugement négatif sur les autres.


“Combien de temps mon prédécesseur est-il resté en poste ?”

Là aussi, la question est légitime… mais elle souvent posée trop tôt et donc pas forcément très heureuse. Soit le prédécesseur n’a pas fait l’affaire, il a été éjecté rapidement, et la question s’avère délicate pour le recruteur. Soit il a reçu une belle promotion et vous passerez pour un curieux et un ambitieux.

Selon Benjamin Chaminade, expert en innovation managériale et co-auteur du livre Wanagement : manager à contre-courant, votre interlocuteur risque surtout d’entendre “En combien de temps puis-je espérer être assis dans votre fauteuil ?”. Bref, vous risquez de passer pour le candidat “dont les dents rayent le parquet”.


“Mon boulot, c’est toute ma vie”

Vous êtes motivé, c’est bien. Mais gare à ne pas passer pour un accro du travail lorsqu’on vous questionne sur votre implication future dans le poste. “Tout excès ne contribue pas à rassurer”, analyse Yves Maire du Poset.

Évitez ainsi les phrases définitives du genre “Mon boulot c’est toute ma vie”. Un recruteur préfèrera des propos plus nuancés du genre “Mon boulot compte beaucoup pour moi, tout autant que ma famille” ou “Si mon travail est important pour moi, je trouve aussi mon équilibre en faisant beaucoup de sport”. Par exemple…


“Quel est le montant des tickets resto ?”

S’il est naturel d’évoquer sa future rémunération lors d’une négociation, il y a des questions qu’il vaut mieux éviter. Par exemple, il peut paraître trop terre-à-terre de s’interroger sur le taux de remboursement de la mutuelle, le montant des tickets resto, le nombre de RTT ou la politique de l’entreprise quant aux frais.

Selon Benjamin Chaminade, vous passerez pour “un candidat matérialiste, guidé par son confort et la qualité de vie qu’il peut offrir à sa famille”. En revanche, on peut demander le recruteur, de façon plus subtile, s’il a des points particuliers à signaler sur les avantages hors salaire.


“J’adore le télétravail !”

Vous avez vérifié : l’entreprise à laquelle vous postulez a signé un accord sur le télétravail. C’est même une des raisons qui motivent votre candidature. Pourtant, gare aux excès de zèle ! “Même dans certaines entreprises favorables au principe sur le papier, ce n’est pas gagné, prévient Matthieu Billette de Villemeur, animateur du site Teletravail.fr. Beaucoup de recruteurs sont encore allergiques au principe.”

Autant sonder votre interlocuteur en douceur avant d’aborder la question. “Surtout que la plupart des accords prévoient un an d’ancienneté dans l’entreprise avant de pouvoir y prétendre, alors inutile de se précipiter !”


“Aurais-je mon propre bureau ?”
Vous ne supportez pas travailler en open space ? Soit. Mais il va falloir aborder le sujet de façon plus subtile. “Plutôt que des affirmations qui ne donnent même pas envie d’en savoir plus, privilégiez des moyens plus pertinents de faire passer le message”, explique Jean-Yves Arrivé auteur du guide des 50 règles d’or de l’entretien d’embauche. Ainsi, mieux vaut demander de façon détournée combien de personnes travaillent dans l’open space et si l’isolation phonique et bonne. Et si la réponse ne vous convient pas, expliquez que vous aurez du mal à vous concentrer. Ce qui ouvre davantage la discussion…

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