Entrepreneurs à moins de 30 ans : Denis Libouton

C’est parce que 70 % des décisions d’achat se font en magasin que les fabricants veulent attirer l’attention du client. Mais ils n’ont pas toujours la possibilité de voir ce qui se passe dans les rayons. Aussi, Denis Libouton, un jeune entrepreneur belge, avait imaginé Fieldwatch, un projet innovant, mais probablement apparu trop tôt dans le monde très fermé de la distribution.

Prendre les rayons des supermarchés en photo : l’idée peut paraître saugrenue. Elle était pourtant à l’origine de Fieldwatch, une jeune start-up bruxelloise, fondée en octobre 2006 et aujourd’hui disparue. L’objectif ? Permettre à ses clients de voir ce qui se passe en magasin : vérifier la mise en oeuvre d’une opération promotionnelle, examiner la mise en rayon de ses produits ou voir la tenue d’un magasin. “Les acteurs du secteur sont habitués à faire de relevés en magasin. Mais rarement photographiques, souligne Denis Libouton, le jeune patron de Fieldwatch. Et lorsqu’ils font prendre des clichés, leur qualité est souvent moyenne. De plus, les images sont généralement envoyées par e-mail de manière disparate et sans cohérence. Ce qui en complique la gestion.”
C’est là que devait intervenir Fieldwatch : professionnaliser et systématiser la pratique. En effet, la jeune start-up proposait, en accord avec les distributeurs, des clichés de haute définition, permettant même de voir le prix auquel les produits étaient vendus. Concrètement, Fieldwatch proposait un abonnement discovery d’environ 4.000 euros par an (certaines fonctions sont en option, comme le téléchargement de photos). Il consistait en une veille générale des réseaux de distribution au travers d’une quinzaine de magasins (Carrefour, Cora, AD Delhaize,…) par zone géographique. Le moindre mètre de rayonnage faisait alors l’objet d’un relevé photographique : plus de 700 clichés étaient pris dans chaque magasin. Les clients pouvaient également commander des missions spécifiques.
La mise en place de sa petite structure et de son activité Web n’avait pas de quoi inquiéter Denis Libouton qui, diplômé de l’Ichec, avait déjà créé sa petite société de création de sites web. Mais face à un milieu de la distribution très fermé et plutôt méfiant, la jeune PME n’a pas réussi à percer. Denis Libouton alors âgé de moins de 30 ans et probablement pas assez entouré avait prévu un scénario négatif à son projet. “Mais pas un scénario catastrophe confie-t-il. J’aurais dû me laisser plus de temps sans rentrée.” (voir les détail dans le Bizz du moi d’avril) Inhibé par cette expérience entrepreneuriale écoutée en 2008, Denis Libouton s’est alors lancé dans le recrutement en rejoignant une équipe de chasseurs de tête. Il travaille toujours dans le même secteur aujourd’hui, mais l’idée de se relancer dans un projet d’entreprise le titille. Fort d’une expérience entrepreneuriale qui l’a enrichit et dont il tire les “leçons”, le jeune homme ne ferme pas la porte à de nouvelles idées. Mais cette fois, c’est plutôt sous la forme de la franchise qu’il réfléchit “La franchise offre selon moi l’avantage d’avoir une structure et un concept éprouvé qui soutient l’entrepreneur, détaille Denis Libouton. Et il n’y a pas que le secteur de l’horeca ou de la distribution qui se prête à la franchise. Des tas d’entreprises de services, notamment américains et canadiens, peuvent être déclinées ici sous ce format.”

Christophe Charlot

Ce portrait est un complément à notre dossier “Entreprendre à moins de 30 ans” paru dans le Bizz du mois d’avril, actuellement encore en librairie. Retrouvez également les portraits de : Jean-Paul de Ville (Pummby – AppSolution) ici / Dieter Kraewinkels (rendez-vous.be) ici / Michael Vandenhooft (ex Extenseo) ici

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