Entrepreneuriat : les 3 conseils d’Herman Schueremans

Rock Werchter vient une fois encore d’attirer les foules, venues parfois de très loin. Herman Schueremans, l’organisateur de festivals le plus célèbre du pays et CEO de Live Nation Belgique, fait cohabiter depuis de nombreuses années musique et business. Quelles leçons tirer de ses réussites ?

1. Donnez à votre entreprise la place dont elle a besoin pour s’étendre. “J’avais par exemple constaté que partout dans le monde, les festivals duraient désormais plusieurs jours, ce pour quoi je n’ai pas, dans un premier temps, reçu les autorisations nécessaires. J’ai donc été contraint d’aller frapper à la porte de l’administration communale de Rotselaar et de la province du Brabant flamand, qui sont fort heureusement larges d’esprit. Ceci étant, l’administration peut parfois se montrer si lente… Il y a quelques années, j’ai carrément dû tirer la sonnette d’alarme. J’ai la certitude que Rock Werchter a besoin de plus de place, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle une troisième scène a été montée pour cette édition et, qui sait, peut-être y en aura-t-il une quatrième sous peu. J’aimerais aussi que le public puisse bénéficier d’un espace de repos plus vaste. Mais l’extension n’était pas possible, car on ne peut se débarrasser comme ça des arbres et des buissons. Heureusement que j’ai fini par être écouté, sans quoi le festival aurait été condamné à étouffer sur place. Soyons clairs : j’aimerais pouvoir rester à Werchter. Mais lorsque faute de disposer d’un environnement adéquat, on risque de ne plus attirer ni artistes, ni spectateurs, il est temps de prendre des mesures.”

2. Tentez de reculer régulièrement les limites. “Nous avons par exemple été le premier festival à distribuer des bracelets à l’entrée. En plus de son côté ”merchandising” original, le bracelet est innovant et n’a pas manqué d’intriguer les visiteurs. Il est possible d’en tirer bien d’autres partis encore : ainsi une action a-t-elle permis à ses détenteurs d’accéder gratuitement à des musées. Nous avons également été le premier festival au monde à organiser la commande préalable de tickets boissons et nourriture. (…) Nous avons introduit en primeur le grand hot spot wifi, où les visiteurs peuvent surfer gratuitement. C’est cette volonté d’amélioration constante qui fait l’intérêt de la chose. C’est également une des raisons pour lesquelles je continue à aimer ce métier : Rock Werchter me donne l’occasion de rencontrer de jeunes créatifs venus du monde entier. Je puise en cela énormément d’inspiration ; ces discussions me permettent en outre de rester imaginatif et passionné. Je ne peux pas dormir si je n’ai pas le sentiment de reculer régulièrement les limites.”

3. Créez un système économique autour de votre activité, à l’instar des nombreuses industries qu’a attirées Rock Werchter. “EML pour la lumière et le son, Stageco pour les scènes, The Power Shop pour les générateurs… Je n’irai pas jusqu’à nous comparer à la Silicon Valley, mais nous avons indiscutablement créé quelque chose.”


Source : interview avec Herman Schueremans dans Z.O. Magazine (Unizo)

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