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En économie, il n’y a décidément pas de justice…

L’arme de destruction massive que recherchait vainement George W. Bush en Irak vient enfin d’être trouvée. Elle s’appelle la dette américaine !

L’arme de destruction massive que recherchait vainement George W. Bush en Irak vient enfin d’être trouvée. Elle s’appelle la dette américaine ! C’est en tout cas ce que pense le chef d’état-major de l’armée américaine, l’amiral Michael Glenn. A ses yeux, le plus grave danger pour les Etats-Unis n’est pas le réseau terroriste d’Al-Qaeda ou l’arme nucléaire en Corée du Nord, mais bien le poids de la dette US.

Barack Obama en est aussi convaincu. Mais voilà, il a perdu les élections du mois de novembre dernier et ce sont les républicains qui, maintenant, lui dictent leur loi. Or, les républicains ont réussi à obtenir que les cadeaux fiscaux pour les classes aisées, votés à l’époque de George W. Bush, soient prolongés. Ce cadeau fiscal aura un coût pour le budget : 647 milliards d’euros.

Autrement dit, l’Amérique joue au poker. Si ces cadeaux fiscaux se traduisent par davantage de consommation, très bien. En revanche, si les Américains prennent ses cadeaux et épargnent au lieu de consommer, l’impact sur l’économie américaine est réduit à néant. Au contraire, le déficit public augmentera et creusera encore plus le poids de la dette publique.

Le danger, du moins si ce coup de poker échoue, est que, d’ici quelques mois, les marchés financiers s’agitent sur la dette publique américaine après s’être agités sur celle de l’Europe. En soi, ce serait logique… Eh bien, peut-être pas ! Certains experts rappellent qu’en économie, il n’y a pas de justice. Ils entendent par là que, si des fonds de placement peuvent se permettre de vivre sans dette grecque ou irlandaise dans leur portefeuille, peuvent-ils vraiment se passer de la dette américaine qui reste l’actif de référence ?

Poser la question, c’est déjà y répondre. Encore une fois, c’est la preuve supplémentaire, comme l’écrivait le journal Le Monde, qu’en économie, il n’y a pas de justice. Comment expliquer, sinon, que l’Europe soit à ce point ballotée par les marchés financiers, alors que le déficit moyen de la zone euro est moitié moindre que celui des Etats-Unis ?

La raison, c’est que la dette américaine bénéficie de la note AAA, la meilleure notation possible, le sésame pour les marchés financiers. Cette note est donnée par les deux plus grandes agences du monde, qui appartiennent à qui ? A des Américains, qui pour des tas de raisons, ne dégraderont jamais la note de leur propre pays. Voilà pourquoi, en économie, il n’y a pas de justice.

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