“Electrabel n’est plus une vache à lait”, avertit Gérard Mestrallet

(Belga) La contribution de 550 millions d’euros par an imposée à Electrabel n’est pas tenable, dans un contexte de crise grave du secteur énergétique européen, affirme Gérard Mestrallet, le patron du groupe français GDF Suez, maison-mère d’Electrabel, samedi dans les colonnes du journal Le Soir.

“Nous n’avons jamais accepté le principe de cette contribution. Nous la contestons par toutes voies de droit”, rappelle M. Mestrallet, tout en soulignant que son groupe a payé 2,2 milliards d’euros d’impôts sur les cinq dernières années dont 638 millions d’euros sur la seule année 2012. “Nous sommes de très loin le premier contribuable en Belgique. L’imposition du groupe n’a jamais été aussi forte alors que sa profitabilité n’a jamais été aussi faible. Il faut comprendre qu’en Belgique et en Europe, la situation économique du secteur est sous une immense pression, et pour ce qui est du gaz, elle est même sinistrée.” Gérard Mestrallet propose donc de revoir cette contribution nucléaire. “J’aimerais pouvoir conclure avec le gouvernement belge sur la durée. (…) La Belgique est le deuxième pays de présence du groupe. Nous y sommes l’un des premiers employeurs avec plus de 20.000 personnes dont près de 1.800 nouveaux engagés en 2012. Nous souhaitons pouvoir continuer à y être actif mais pour cela, il nous faut de la clarté et de la visibilité, notamment sur le plan fiscal. Ce niveau de 550 millions n’est pas tenable, il nous met en perte. Mettons-nous autour de la table”, poursuit-il alors qu’Electrabel a enregistré en 2012 la première perte de son histoire. Le patron de GDF Suez précise qu’il va contacter le Premier ministre, Elio Di Rupo, et le Secrétaire d’Etat à l’Energie, Melchior Wathelet, “dans les prochaines semaines”. M. Mestrallet se réjouit encore du récent redémarrage des réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2. “Pour nous, leur mise à l’arrêt a été un choc comme l’annonce de l’arrêt du nucléaire en 2003. Mais c’est un redémarrage avec tous les honneurs: aucun réacteur n’a subi autant de tests. Nous avons répondu aux référentiels de tests américains mais aussi d’autres régulateurs, dont les Français. C’est un beau succès qui montre que le nucléaire belge est le plus exigeant en matière de sécurité”. (Belga)

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