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Elections : la Grèce entre la peste et le choléra

En juin prochain, la Grèce risque de devoir choisir entre la peste et le choléra. Il y a des choix nettement plus sympathiques.

Les dirigeants politiques européens sont furieux contre la Grèce. Quant aux Bourses, elles ont à nouveau le moral dans les chaussettes. Tout cela à cause de la situation de la Grèce qui, comme vous le savez, n’arrive pas à former un gouvernement. En cause : les partis qui soutenaient le plan européen d’austérité ont été laminés par les élections de dimanche dernier ; les partis qui ont gagné vont de l’extrême gauche jusqu’au parti néo-nazi ; au final, tous ces partis n’ont qu’un seul point commun : ils ne veulent pas de l’austérité que leur imposent le FMI et l’Europe !

Si les Grecs n’arrivent pas à former un gouvernement, il faudra sans doute réorganiser des élections, probablement au mois de juin. Ce qui veut dire que, d’ici au mois de juin, les Bourses resteront très nerveuses, car ce que détestent le plus les marchés financiers, c’est l’incertitude.

Au final, les Grecs devront répondre à une question simple : veulent-ils rester dans la zone euro ?

Si c’est oui, la Grèce n’aura pas d’autre choix que de continuer à se soumettre aux conditions imposées par l’Europe et le FMI pour continuer à recevoir l’aide financière de l’Europe, au mieux en obtenant un assouplissement des conditions. Après tout, d’autres pays souhaitent également un tel aménagement qui tienne compte de la crise sociale actuelle : c’est déjà le cas de l’Espagne, de l’Irlande et du Portugal et, ne l’oublions, pas de… la France. Mais bon, on sait aussi que Berlin est fermement opposé à cette option : Berlin veut que la Grèce fasse le ménage dans ses comptes publics et ne reporte pas aux calendes grecques, si je puis faire ce jeu de mots, son effort d’assainissement !

Si la Grèce dit non, elle devra abandonner l’euro et récupérera son ancienne monnaie, la drachme. L’avantage pour la Grèce sera de pouvoir faire une forte dévaluation qui lui permettra de retrouver une compétitivité sur le marché international. L’inconvénient, c’est que la Grèce est insolvable et risque, au moins durant des années, de ne pas attirer les investisseurs. Sans compter qu’une bonne part des dettes grecques sont détenues par un secteur bancaire local qui se retrouverait en faillite.

Bref, en juin prochain, la Grèce risque de devoir choisir entre la peste et le choléra. Il y a des choix nettement plus sympathiques.

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