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Elections : ce qui nous attend sur le plan économique

Les mesures prises dépendront bien entendu des négociations et de la couleur du futur gouvernement. Plusieurs choses sont déjà probables, cependant.

Et maintenant que va-t-on faire ? La question ne se pose pas en réalité pour la Belgique : avec un déficit budgétaire de 18 milliards d’euros, il est évident que quelle que soit la couleur du futur gouvernement, celui-ci devra s’attaquer en premier lieu à remettre de l’ordre dans nos finances publiques. Exit les promesses électorales : il faudra oser mécontenter une partie des électeurs !

Le nouveau gouvernement pourra le faire d’autant plus facilement qu’il n’y aura pas – en principe – d’autres élections avant quatre ans. C’est donc le moment ou jamais de récupérer le temps perdu pendant les huit années de gouvernement Verhofstadt. Parlez à n’importe quel économiste et il vous dira que, durant cette période bénie, son gouvernement aurait pu mettre un peu d’argent de côté pour les périodes de vaches maigres… ce qu’il n’a pas fait. Dans les livres d’histoire, la période Guy Verhofstadt apparaîtra très dommageable pour les générations futures.

Prenez l’exemple du fonds de vieillissement. Il devait être alimenté chaque année avec nos excédents budgétaires, son but étant d’assurer une retraite décente à nos concitoyens. Finalement, ce fonds de vieillissement n’aura été qu’un instrument de marketing : dans la réalité, comme il n’a quasiment pas été alimenté, c’est aujourd’hui une coquille vide.

Qu’est-ce qui, dès lors, nous attend ? Les mesures prises dépendront bien entendu des négociations et de la couleur du futur gouvernement. Plusieurs choses sont déjà probables, cependant.

Ainsi, le principe du “pollueur payeur” prendra de l’ampleur dans notre fiscalité. Les utilisateurs de voitures de société ou de grosses cylindrés seront davantage pénalisés sur le plan fiscal. Sur le plan des remboursements sociaux, la chasse aux dépenses inutiles sera primordiale : une chirurgie de la hanche à 80 ans ne sera plus une priorité… De même, les remboursements d’accidents de sport ou de ski risquent de passer à la trappe et pourraient faire l’objet d’assurances privées. C’est en tout cas le souhait d’un économiste comme Etienne de Callataÿ, qui a de l’influence sur les politiques francophones.

Les pensions des fonctionnaires seront sans doute réformées, surtout si l’on sait que la moitié du coût du vieillissement provient de l’augmentation desdites pensions. A gauche, on voudra également taxer le capital, sans doute via une hausse du précompte mobilier ou une taxation des plus-values. Et pas question de déduire les moins-values, car, comme l’indiquait Marie Arena dans une interview, les moins-values immobilières n’étant pas déductibles, pourquoi le seraient-elles sur le marché boursier ?

Bref, l’imagination sera au pouvoir au cours des prochaines semaines. Ne paniquons pas, néanmoins : notre pays n’est pas la Grèce ! Notre déficit n’est que de 4,8 %, contre 13 % pour la Grèce. Notre population est 10 % inférieure à celle de la Grèce alors que notre PIB est 50 % plus élevé : cela signifie que le Belge est très productif. Sur le plan de la compétitivité, nous sommes au 18e rang alors que la Grèce est classée en 71e position. Autrement dit, ce sera dur mais on y arrivera – une fois de plus.

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