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Egalité des sexes : la grande crainte des assureurs

La femme est l’égale de l’homme, c’est une évidence, en tout cas en Europe… sauf pour les assureurs.

La femme est l’égale de l’homme, c’est une évidence, en tout cas en Europe… sauf pour les assureurs. Le paradoxe, c’est que, jusqu’à présent, les femmes ne s’en plaignaient pas ! Il faut dire que cette inégalité était souvent à leur avantage.

Les jeunes conductrices bénéficient en général de tarif plus avantageux que les jeunes mâles, en effet. Pas pour leurs beaux yeux mais tout simplement parce que, statistiquement, les elles provoquent moins d’accident que les jeunes conducteurs. Ce raisonnement est valable pour l’assurance-vie. Les femmes paient en général moins que les hommes pour la bonne raison qu’elles vivent en moyenne cinq à six années de plus que nos chers mâles. Donc, forcément elles cotisent plus.

Ces deux exemples, parmi d’autres, montrent pourquoi les assureurs traitaient mieux les femmes que les hommes. Si je dis “traitaient”, c’est parce que tout cela est fini, maintenant. A cause de qui ? D’une décision rendue par la Cour de justice européenne voici quelques jours, selon laquelle les assureurs ne doivent plus fixer leurs prix en fonction du sexe de l’assuré. “Prendre en compte le sexe des individus assurés comme un facteur de risque dans les contrats d’assurance constitue une discrimination”, indique cette décision.

La Cour de justice européenne demande donc aux assureurs d’adopter une approche unisexe pour établir les primes. Bien entendu, pour permettre aux assureurs de s’adapter à cette décision, cette discrimination devra se terminer au plus tard le 21 décembre 2012. D’ici là, la feuille de route est simple : la plupart des compagnies d’assurances devront revoir totalement leur procédure.

Comme le faisait remarquer le journal Le Monde, un tarif médian sera sans doute trouvé, ce qui voudrait dire qu’en assurance automobile, par exemple, il y aura une hausse des prix pour les femmes et un ajustement à la baisse pour les hommes.

Ce qui inquiète le plus les assureurs, c’est que, si ce genre de raisonnement se généralise – si, demain, ce n’est plus le sexe qui est en question mais par exemple l’âge – c’est toute leur politique de tarification, basée sur la segmentation, qui sera remise en cause.

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