“Économiquement impossible d’exploiter un établissement horeca aujourd’hui”

(Belga) La Fédération des Cafés de Belgique (FedCaf) a dénoncé mardi, à quelques semaines des élections, les décisions politiques passées et à venir qui selon elle, frappent durement le secteur et rendent “impossible économiquement de tenir encore un établissement horeca à l’heure actuelle”,

Interdiction de fumer dans les cafés, taxation forfaitaire “incorrecte”, introduction du système de caisse enregistreuse (SCE), pression fiscale et frais salariaux trop élevés … Les chevaux de bataille de la FedCaf, fondée en 2011 dans la foulée de l’interdiction de fumer, ne manquent pas. “Aujourd’hui, dans la situation telle qu’elle est, j’en arrive à me dire que je déconseillerais à un jeune de se lancer dans notre secteur”, fustige Diane Delen, présidente de la Fédération. “Comme nous l’avions prédit en 2011, plus de 4.000 entrepreneurs sont désormais en faillite ou en cessation d’activité”, ajoute-t-elle. “Et ce parce que le politique est resté sourd malgré les promesses de compensation, parce qu’il ne respecte plus le monde de l’horeca et qu’il continue encore aujourd’hui à prendre des mesures destructives dans notre secteur, comme la caisse enregistreuse ou l’augmentation des taxes sur les jeux de hasard.” L’instauration de la caisse enregistreuse début 2015 est, pour la FedCaf, “impossible” à envisager sans plusieurs conditions, dont une diminution des charges sociales, une baisse de la TVA ou encore une couverture qui garantit les soins de santé pour les indépendants en attendant l’apurement des dettes. La FedCaf avance également, comme condition préalable, une réadaptation urgente de la taxation forfaitaire à laquelle sont soumis les entrepreneurs de l’horeca. Ce système, qui prévoit de taxer systématiquement le cafetier à partir de ses factures d’achats et donc sur toute la marchandise achetée (qu’elle soit vendue ou pas), se base sur le principe qu’un fût de bière de 50 litres contient 192 verres de 25cl. “Or, nous avons fait vérifier par huissier la contenance exacte d’un fût de bière, et le résultat est 168 verres de 25cl. Nous subissons donc une pénalité de 24 verres par fût, un revenu inexistant sur lequel nous payons pourtant de la TVA et des impôts. Chaque année, le secteur de l’horeca paie ainsi indûment près de 100 millions d’euros à l’Etat, et ce uniquement sur les fûts de bière car le problème se pose aussi sur d’autres produits comme le café”, s’insurge Mme Delen. “Quant aux charges patronales, elles s’élèvent à 79,87% du salaire initial. Nous avons calculé que pour être rentable, l’ouvrier devrait vendre 28 fûts par mois, soit 224 verres par jour! C’est tout simplement l’asphyxie pour les employeurs du secteur horeca.” (Belga)

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