Dumping social: “Nous courons droit à la catastrophe”

(Belga) La CSC a participé à la manifestation organisée à Bruxelles par plusieurs fédérations des secteurs de la construction, du transport et de l’alimentation contre le dumping social et la concurrence déloyale. Pour le syndicat chrétien, si rien ne change, “c’est vers un affaiblissement général de l’Union européenne que l’on se dirige”. Il prévient aussi: “nos PME montrent des signes de faiblesse fort inquiétant”.

La CSC, comme les autres syndicats, considère que la gestion de ce problème passe par l’Europe. “Avouez qu’il n’est pas normal que seuls les syndicats ou l’inspection sociale s’émeuvent d’une situation qui s’empire. Nos contrôles sont trop limités par rapport au nombre de cas”, a commenté Pierre Cuppens, secrétaire général de la CSC bâtiment. M. Cuppens estime que l’Union européenne dispose de trois leviers pour faire évoluer la situation sur la terrain de la concurrence déloyale entre entreprises européennes et entre travailleurs issus des 27 pays. “L’Europe doit sans tarder se doter d’un passeport social européen pour améliorer le marché du travail. Il faut ensuite qu’elle coordonne les inspections au sein de chaque Etat-membre. Enfin, la directive sur le détachement des travailleurs doit enfin contenir les éléments de contrôle nécessaires à sa bonne application”, insiste le syndicaliste. Selon la CSC, l’UE semble bloquer sur la notion de libre circulation des personnes, véritable socle du marché libre européen. “Il faut bien entendu de la compétitivité, mais lorsqu’un sous-traitant polonais ou roumain remet un devis de 30 à 40% moins cher qu’une PME belge, c’est tout simplement déloyal. Et cela suscite, nous le remarquons depuis peu, une certaine xénophobie à l’égard de ces travailleurs étrangers”. La CSC rappelle également que le dumping social coûte des millions d’euros à l’Etat belge chaque année. (BRUNO FAHY)

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