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Di Rupo “tuera”-t-il la TVA réduite dans l’horeca ?

Les Américains ont coutume de dire qu’il faut être deux pour danser le tango. En matière d’emploi, c’est aussi un peu le cas. Prenez le secteur horeca.

Les Américains ont coutume de dire qu’il faut être deux pour danser le tango. En matière d’emploi, c’est aussi un peu le cas. Prenez le secteur horeca. Les représentants du secteur ont pleuré pendant des années pour que l’Etat diminue leur taux de TVA en promettant de créer de l’emploi et d’amorcer un assainissement du travail au noir.

En 2010, le gouvernement leur a dit “chiche” et les a pris au mot. Le 1er janvier 2010, le taux de TVA a été réduit à 12 % dans les établissements horeca. Tout était donc en place pour danser le tango, puisque les deux partenaires étaient d’accord. D’autant plus que le chiffre de 6.000 emplois nouveaux était cité par le secteur horeca.

Aujourd’hui, l’économiste belge Philippe Defeyt a eu la bonne idée de vérifier si ce pacte entre le gouvernement et le secteur horeca a été respecté. Selon lui, ce n’est pas le cas , car l’emploi dans le secteur n’aurait progressé que de 5.000 unités. Plus encore, il pense que ces 5.000 emplois n’ont pas été créés grâce à la baisse de la TVA : selon ses calculs, il s’agit simplement d’un rattrapage des années précédentes. Autrement dit, la promesse de créer des emplois nouveaux par le secteur horeca n’a pas été remplie.

Pire, Philippe Defeyt estime que le secteur a également largement profité des subsides à l’embauche mis en place au début de la crise, les fameux plan “win-win”. Cela signifie, selon cet économiste, que non seulement le secteur horeca n’a pas tenu sa promesse de créer 6.000 emplois, mais qu’en plus, les emplois créés sont des emplois subventionnés par l’Etat, donc par le contribuable !

Au fond, l’intérêt de cette étude est simple : Elio Di Rupo doit mettre en place un gouvernement censé racler les fonds de tiroir pour équilibrer le budget. Or, si l’étude de Philippe Defeyt est validée, elle démontre que la baisse de la TVA pour le secteur horeca coûte cher au contribuable : 229 millions d’euros. Mais si ces 229 millions ne rapportent pas de nouveaux emplois, autant supprimer la mesure, non ? C’est ce qu’on verra dans les jours prochains.

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