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Dette pharaonique, austérité et euthanasie des épargnants

On dit toujours qu’un dessin vaut mieux qu’un long discours. Pour l’actualité économique, c’est également vrai, sauf qu’ici le dessin est remplacé par un chiffre, celui des dettes au niveau mondial: 100.000 milliards de dollars !

Ce chiffre faramineux, dévoilé par la BRI, c’est-à-dire la banque de toutes les banques centrales, c’est le montant total du stock de dettes au niveau mondial. Et les États, avec leurs dettes publiques, représentent 43.000 milliards de ces 100.000 milliards de dettes. Autant dire qu’il est clair que la plupart des États, et notamment occidentaux, vont devoir se serrer encore longtemps la ceinture pour faire diminuer cette dette publique !

L’intérêt de ce chiffre, c’est de nous rappeler comment les gouvernements qui nous dirigent ont tenté et tentent encore de réduire ce stock massif de dettes publiques. La première méthode, celle que l’on préfère en Europe, c’est la punition, autrement dit la rigueur, l’austérité budgétaire. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que cette méthode, si elle a rassuré les marchés financiers, a également provoqué des dégâts sociaux énormes. En plus, dans bien des cas, cette austérité a été contre-productive. Punir, tailler dans les dépenses au milieu de la tempête n’est pas la meilleure manière de réveiller les ardeurs et de générer des anticipations positives !

La seconde méthode, la meilleure bien entendu, pour se débarrasser d’une dette publique, c’est de renouer avec la croissance. Mais en matière de croissance, on est comme soeur Anne, on ne la voit pas venir. Et ce n’est pas notre 1% de croissance de la zone euro qui va résorber notre taux de chômage.

Reste une troisième voie pour effacer notre dette publique, c’est celle de l’inflation. Tout le monde en parle ou en a parlé, car une assez forte inflation permet de réduire le poids relatif de la dette publique. Mais là encore, il n’y a pas d’inflation en Europe. On a plutôt peur d’une déflation, c’est-à-dire d’une baisse des prix qui, elle, alourdit la dette publique.

Alors, il reste encore une quatrième méthode pour diminuer en quelque sorte le poids, le fardeau de notre dette publique. On en parle peu, mais c’est celle qui est en vigueur en ce moment. Les autorités monétaires s’arrangent pour que les taux d’intérêt restent bas. Elles se débrouillent également pour que les banques locales achètent obligatoirement des obligations de l’État. Et ces mêmes autorités monétaires s’arrangent pour que la rémunération des épargnants soit proche de 0%. Dans la littérature financière, on appelle cela la répression financière. D’autres appellent cela l’euthanasie lente et certaine des épargnants.

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