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Davos : les pays émergents ont renversé les rôles

L’édition 2010 du Forum économique mondial de Davos aura été l’occasion de renverser les rôles entre pays émergents et avancés.

Le Forum économique mondial de Davos vient de se terminer. Cette station de ski, qui réunit chaque année le gratin du monde économique, permet à chaque fois d’avoir une idée des grandes tendances à venir. De ce point de vue, on peut dire que l’édition 2010 a été l’occasion de renverser les rôles entre pays émergents et avancés.

Le Figaro illustre cette inversion des rôles à travers une simple anecdote. Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud, n’a pas hésité à affirmer devant des centaines de patrons qu’il avait trois épouses. Il s’est même permis d’ajouter : “C’est une part de ma culture et il n’y a pas de culture supérieure aux autres.”

Ce n’est qu’une anecdote, bien entendu, mais elle en dit long sur l’état d’esprit des dirigeants des pays émergents. Souvenez-vous, lorsqu’ils se rendaient autrefois à Davos, c’était, la plupart du temps, pour écouter les experts occidentaux et se plier aux normes occidentales. Depuis la crise des subprimes, le modèle économique occidental ne fait plus recette – et encore moins en 2010, car les prévisions montrent que les pays émergents ont mieux résisté à la crise et en sortiront plus rapidement que les Etats-Unis. Et encore plus vite que l’Europe !

Ces pays émergents peuvent en effet compter sur leur démographie et donc sur leur marché interne. En outre, leur endettement privé est très faible, ce qui leur confère de la marge pour une croissance plus forte. Une situation qu’il faut comparer à celle des Etats-Unis, par exemple.

Lawrence Summers, le principal conseiller économique de Barack Obama, l’a d’ailleurs très clairement dit à Davos. Alors que l’un des participants le félicitait de la croissance américaine, plus forte que prévue au quatrième trimestre de 2009 (5,7 %), il a immédiatement ajouté qu’il n’y avait pas “de quoi sabler le champagne”. Car la reprise actuelle aux Etats-Unis ne crée pas d’emplois ! Pour la première fois dans l’histoire américaine, un Américain sur cinq ayant entre 20 et 54 ans n’a pas de job. Donc oui, il y a une reprise, mais elle est statistique, tandis que la récession, elle, est très humaine.

La situation n’est guère plus enviable en Europe, et notamment en matière de chômage des jeunes. Comme le faisait remarquer l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, un pays qui n’utilise pas ses jeunes est un pays qui se meurt. D’où la suggestion, avancée par certains,, de non pas taxer les banques, mais de les forcer à prendre des jeunes en formation. L’idée est séduisante. Reste à voir si elle sera écoutée.

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