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Croissance et enseignement : l’inconnu nous sauvera-t-il ?

Le temps de dresser le bilan de l’année écoulée et d’esquisser les perspectives pour l’année 2011 sera bientôt venu. La majorité de ces exercices seront, je le crains, assez sombres quant aux perspectives. A raison probablement.

Le temps de dresser le bilan de l’année écoulée et d’esquisser les perspectives pour l’année 2011 sera bientôt venu. La majorité de ces exercices seront, je le crains, assez sombres quant aux perspectives. A raison probablement.

L’économie mondiale ne se porte pas si mal mais elle est trop tributaire des pays émergents. Si la croissance venait à ralentir dans ces pays, il est fort probable que les économies avancées ne seraient pas encore suffisamment solides pour soutenir l’activité par leur propre demande. De plus, l’économie mondiale est encore trop marquée par des déséquilibres : celui du commerce international d’abord, principalement entre la Chine et les Etats-Unis ; celui des finances publiques ensuite, en raison de déficits abyssaux et de taux d’endettement galopants.

Enfin, il est faux de prétendre, comme le font certains, que les banques sont au bord de l’implosion car elles n’ont pas retenu les leçons de la crise. Au contraire, elles sont en pleine mutation. Mais les déséquilibres cités ci-dessus, alors même que les banques sont convalescentes, comportent un certain danger pour celles-ci.

Un futur difficile…

Dans un tel contexte, de nombreux économistes prévoient un avenir sombre, difficile, marqué par l’austérité, la perte de bien-être, si ce n’est de nouvelles crises. En d’autres termes, il faudra en 2011, mais probablement aussi durant les années suivantes, commencer à payer la facture de la crise, comme je l’évoquais il y a deux semaines. Même si l’on prévoit que la reprise devrait se poursuivre, les risques associés à ce scénario sont nombreux. D’autant plus que les autorités budgétaires et monétaires sont dans une position difficile : elles détiennent une partie des clés qui ouvriront définitivement la porte de la reprise, mais doivent pour ce faire non seulement prendre les bonnes décisions mais aussi les prendre au bon moment. Toute erreur se paiera par de nouveaux problèmes économiques.

… Mais tout espoir n’est pas perdu

Terminons cependant l’année sur une note d’optimisme. Malgré les déséquilibres et les conséquences de la crise, il y a encore des raisons d’espérer que des périodes de plus grande prospérité sont à venir. Dans le passé récent, des avancées technologiques ont agi comme des chocs (en partie imprévisibles) positifs sur nos économies, et ont assuré une croissance inespérée pendant des périodes plus ou moins longues. Or, même si on ne peut en quantifier encore l’impact, de nouvelles révolutions technologiques sont à venir : en matières médicale, d’énergie, de transport, de logistique, et dans tant d’autres domaines qu’on ne peut imaginer, car le progrès technologique y est peut-être à l’état d’embryon dans les laboratoires.

Inventer la croissance de demain

Ces propos plus optimistes en appellent malheureusement d’autres qui le sont beaucoup moins. Profiter des avancées technologiques de demain se prépare dès aujourd’hui. Cela nécessite un investissement massif en R&D, mais aussi de disposer de nombreux chercheurs. Or deux faits nous rappellent à la dure réalité : d’une part, les tests Pisa ont montré que même si les élèves de la Communauté française progressent en lecture, leurs résultats en sciences et mathématiques restent trop médiocres. Cela signifie que dès les niveaux les plus bas de l’enseignement, notre économie part avec un handicap par rapport à ses concurrents, et ce retard ne se rattrapera pas. D’autre part, le manque de compétences, mais aussi peut-être de motivation, des jeunes, se fait déjà sentir à l’université dans les filières scientifiques. Les études en chimie, physique et mathématiques n’ont plus la cote. C’est pourtant de ces filières que devraient sortir les progrès technologiques made in Belgium.

Sans vouloir stigmatiser d’autres filières d’études en large excès d’étudiants, espérons que très vite l’enseignement, dès le plus jeune âge, redonnera le goût de l’invention et des sciences aux nouvelles générations. C’est en effet l’unique moyen de rendre l’économie belge plus résiliente aux troubles et déséquilibres actuels, et de faire en sorte que la Belgique de demain soit “dopée” par ce qui nous est encore aujourd’hui inconnu.

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