Crise de l’euro: l’Allemagne inquiète d’être renvoyée à son passé nazi

(Belga) L’Allemagne a réussi à imposer sa vision dans la résolution de la crise à Chypre mais elle en sort meurtrie et inquiète pour son image après avoir été durement critiquée et renvoyée à son passé nazi par des manifestants.

“La bataille pour sauver Chypre a laissé des blessures profondes dans la zone euro. Le prix du sauvetage est élevé: l’Allemagne est de nouveau le bouc émissaire”, commentait mardi l’hebdomadaire Spiegel sur son site internet. La chancelière Angela Merkel, qui bat des records de popularité dans son pays pour avoir endossé un rôle de protectrice des intérêts allemands dans la crise de l’euro, est la cible préférée des manifestants dans les pays en crise. On l’a vue caricaturée en dirigeante nazie sur des banderoles portées par des manifestants à Chypre. Dimanche, le journal espagnol El Pais a dû retirer de son site une tribune comparant Merkel à Hitler après des réactions indignées. Ces attaques touchent une fibre sensible dans un pays marqué par la honte de son passé nazi. Elles sont aussi ressenties comme une injustice alors que l’Allemagne met en avant son rôle de principal contributeur aux différents plans de sauvetage. “Toujours la faute des Allemands! ” titrait la semaine dernière le quotidien à grand tirage Bild, en ajoutant: “c’est nous qui payons le plus (pour les autres) mais c’est nous qui sommes conspués”. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a cependant contesté lundi soir sur la télévision publique ZDF que les Allemands passent pour les “méchants” en Europe, comme le suggérait une journaliste qui l’interrogeait. “Les autres pays savent très bien que nous assumons nos responsabilités”, a-t-il affirmé. (FEJ)

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