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Cartes de paiement : les Etats-Unis encore à l’âge de pierre

En général, on dit que ce qui se passe aux États-Unis finit par arriver six mois ou un an plus tard en Europe. En matière de business ou de nouvelles habitudes, cet adage s’est révélé vrai au cours des dernières décennies, sauf pour les cartes de paiement, où là, les États-Unis ont clairement pris un retard immense sur nous.

Nous ne rendons pas compte de la chance que nous avons d’avoir des cartes à puce et non plus des cartes magnétiques comme c’est encore le cas aux États-Unis. C’est simple : les États-Unis représentent à eux seuls un quart des transactions par carte dans le monde, mais presque 50% des cas de fraude ont lieu aux États-Unis ! Pourquoi ? Parce que les États-Unis en sont encore à l’âge de pierre, c’est-à-dire aux bandes magnétiques. C’est un système rêvé pour les fraudeurs informatiques, car une fois les données entrées sur cette bande magnétique, il est impossible de les modifier, et c’est ce qui facilite le travail des fraudeurs, et notamment de ceux qui fabriquent de fausses cartes.

En revanche, le système des cartes à puces est plus fiable, car il permet à chaque transaction de générer un code unique, cette sécurité est doublée grâce au code personnel à taper sur un terminal pour chacun de nos achats. Donc, le drame des États-Unis, c’est que sur les plus de 5 milliards de cartes en circulation sur son territoire, seulement 0,3% de ces cartes américaines disposent d’une puce.

La vraie question, c’est pourquoi les États-Unis ont voulu se démarquer du reste du monde, alors que plus de 80 pays dans le monde ont opté pour les cartes à puce ? La réponse est simple : par souci d’économie. Le secteur de la distribution aux États-Unis a fait un lobby d’enfer pour éviter de s’équiper avec de nouvelles machines, de nouveaux logiciels…Le secteur de la distribution a estimé qu’un passage à la carte à puce lui aurait coûté 21 milliards d’euros.

Mais aujourd’hui, les choses changent, et ce secteur qui était opposé à la carte à puce veut la généraliser aux États-Unis. Pourquoi ? A cause de la fraude qui devient ingérable : la dernière fraude connue était scandaleuse puisque le groupe de distribution américain Target – le 3ème du pays – a reconnu s’être fait voler les données de 110 millions de clients pendant les dernières fêtes de fin d’année. En clair, un tiers des Américains ont vu leurs coordonnées bancaires, leurs adresses mail et leurs numéros de téléphone s’évaporer dans la nature ! Depuis lors, d’autres chaines de distribution ont connu la même mésaventure. Donc, oui, l’Europe n’est sans doute pas aussi dynamique que les États-Unis sur le plan économique, mais en terme de protection des données de ses citoyens, elle fait mieux, beaucoup mieux, du moins tant qu’elle n’est pas espionnée par le grand frère américain.

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