Trends Tendances

Cachemire en solde : cela ne durera pas…

Par crainte de voir cette matière première se tarir, certains fournisseurs se sont rués sur le cachemire, faisant ainsi augmenter les prix de 12 %.

S’il est un produit qui était auparavant réservé aux classes aisées, c’est bien le cachemire. Depuis quelques années, pourtant, ce n’est plus le cas, et l’on en trouve dans de grandes enseignes de prêt-à-porter autour de 50 à 100 euros pour un pull en col V, par exemple.

Si les prix se sont à ce point démocratisés, c’est parce que la Chine, qui produit 85 % du cachemire brut mondial, a industrialisé le processus de fabrication. Avant, il y a 15 ou 20 ans, toute la laine brute était simplement expédiée en Italie et en Ecosse, deux pays qui en profitaient pour fabriquer des pulls de luxe pour un public très aisé.

En s’alliant à des opérateurs chinois, les distributeurs d’articles en cachemire européens, américains et japonais ont pu faire fondre leurs coûts de revient et diviser leurs prix par trois dans les rayons. C’est le cas, par exemple, d’Eric Bompard, une société française spécialisée dans le cachemire et qui est aussi présente à Bruxelles et à Knokke. Et c’est cette démocratisation des prix – alliée à des hivers un peu plus rigoureux – qui explique la vogue actuelle du cachemire auprès des consommateurs occidentaux.

Si la Chine a quasi le monopole de la fabrication du cachemire, c’est parce qu’en Mongolie intérieure, elle peut compter sur la présence d’une race de chèvre au poil long et au duvet soyeux. Il y a 20 ans, ces biquettes étaient au nombre de 15.000, contre plus de 70 millions aujourd’hui. Mais visiblement, les élevages chinois ont beau se multiplier (accentuant d’ailleurs au passage la désertification des steppes) et Pékin a beau tenter le clonage des chèvres qui produisent plus de duvet, la réalité des chiffres est là : on ne peut compter finalement que sur 8.000 tonnes de cachemire brut par an.

Face à la demande mondiale, ce n’est plus assez ! Par crainte de voir cette matière première se tarir, certains fournisseurs se sont rués sur le cachemire, faisant ainsi augmenter les prix de 12 %. Dans certaines grandes enseignes, cette hausse des prix n’a pas encore été répercutée car elles ont préféré rogner sur leur marge et en faire un produit d’appel. Ce qui, évidemment, ne plaît pas aux enseignes spécialisée type Eric Bompard, qui ont l’impression qu’on dégrade l’image du produit.

En 2011, cependant, si l’on en croit une enquête du Figaro, les prix pourraient encore progresser de 15 %, ce qui va à l’encontre des habitudes des consommateurs, habitués à voir les prix filer vers le bas. La démocratisation du cachemire risque donc de ne durer qu’un temps. Raison de plus pour profiter des soldes sur ce type de produit.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content