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BNP Paribas dans la tourmente aux Etats-Unis

L’ambiance doit être pesante à l’étage de la direction de la banque française BNP Paribas, la maison-mère de BNP Paribas Fortis. Selon un article du New York Times, publié ce 12 mai, Jean-Laurent Bonnafé, autrement dit, le numéro un de BNP Paribas se serait rendu en personne, la semaine dernière, aux USA pour tenter d’infléchir la position de la justice américaine, qui souhaite poursuivre le groupe bancaire sur le plan pénal.

La raison de cette poursuite au pénal ? La banque française, qui est aussi l’une des plus grandes banques au monde, aurait réalisé des transactions en dollars avec des pays soumis à un embargo américain, comme le Soudan ou l’Iran. Outre les poursuites pénales, la presse parle régulièrement d’une amende de 2 milliards de dollars.

D’après le New York Times, le déplacement du grand patron de BNP Paribas aux Etats-Unis visait à ce que le “plaider-coupable”, que la justice américaine cherche à obtenir de la banque, soit cantonné aux filiales américaines de la banque, à savoir Bank of the West et First Hawaïan Bank.
Pourquoi ? Mais parce qu’un “plaider-coupable”, qui serait limité à ces deux filiales américaines, serait moins dommageable à BNP Paribas, en termes d’image et d’activité, qu’un procès intenté à tout le groupe BNP Paribas !

Comme le font remarquer nos confrères de La Tribune.fr, le patron de BNP Paribas a eu beau agiter le spectre d’une déstabilisation du financement de l’économie qui résulterait d’un “plaider-coupable” de BNP Paribas, les procureurs américains n’ont pas voulu changer de position, du moins, si l’on en croit le New York Times.

Pourtant, la justice américaine sait, très bien, depuis la faillite du cabinet d’audit Arthur Andersen en 2002, qu’une entreprise poursuivie au pénal peut avoir de très grosses difficultés. Mais en même temps, cette justice américaine est sous la pression d’une opinion publique locale qui, à tort ou à raison, pense que les banques sont rarement inquiétées, malgré les scandales à répétition. Ce qui est étonnant dans cette affaire, c’est que ce soit une banque étrangère qui doive faire les frais de ce durcissement d’attitude.

Mais en attendant, le patron de BNP Paribas doit se débattre comme un beau diable avec cette justice américaine qui se veut intransigeante. En effet, si sa banque devait être effectivement poursuivie au pénal, certains clients, à commencer par certains fonds de pension, n’auraient plus le droit de travailler avec elle, en raison de leurs règles d’investissement internes. Ce n’est pas le scénario idéal pour BNP Paribas qui ambitionnait justement d’augmenter le poids des Etats-Unis dans son chiffre d’affaires et donc ses profits. C’est hélas plutôt mal parti…

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