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BlackBerry sur la brèche

Barack Obama, le Pentagone et les hommes d’affaires ne continuent de jurer que par lui. Les traders, les banquiers et même Carlos Slim – l’homme le plus riche du monde, qui a fait pourtant fortune dans la téléphonie – toutes ces personnes ne jurent que par ce bon vieux BlackBerry.

J’utilise l’expression “bon vieux BlackBerry” à dessein car, à l’heure des téléphones tactiles, l’interface du BlackBerry – son petit écran et le manque d’applications – lui ont donné un coup de vieux.

C’est en partie les raisons pour lesquelles certains experts parient sur un déclin lent mais certain de RIM – Research In Motion- la maison mère canadienne qui fabrique les BlackBerry. Ce déclin serait également justifié par le fait que RIM a annoncé une perte de 518 millions de dollars en trois mois, couplée à 5 000 suppressions d’emplois supplémentaires. Deux nouvelles qui ne sont pas synonymes de bonne santé financière. La troisième justification serait le retard pris pour la sortie de son nouveau système d’exploitation, disponible vers début 2013 seulement.

Si vous ajoutez à cela qu’il y a moins d’un mois, deux banques ont été mandatées pour évaluer la stratégie financière de la maison-mère de BlackBerry, il n’en faut pas plus pour relancer les rumeurs d’un rachat. Cela justifie aussi que le cours de bourse de RIM a chuté de 73% en un an. On appelle ça une descente aux enfers.

Pourtant, le fabriquant des BlackBerry n’est pas sous la menace d’une faillite comme le rappelait le journal suisse Le Temps. Le groupe n’a pas de dettes et a un matelas de cash de 2 milliards de dollars, ce qui lui permet d’encaisser les coups durs. Mais si la Bourse réagit aussi mal, c’est surtout parce qu’elle anticipe des lendemains qui déchantent.

S’il y a encore autant de BlackBerry sur le marché aujourd’hui, c’est souvent parce que les entreprises les fournissent d’office à leurs cadres. Mais si on laisse le choix aux cadres en question, il se porte plutôt vers les concurrents, style iPhone ou Samsung. Donc voilà à nouveau une autre marque mondiale, à l’instar de Nokia, qui a défaut de se réinventer, risque un jour ou l’autre de disparaître d’un paysage où tous les deux ont pourtant fait figure de pionnier. Mais c’était, il y a dix ans, autant dire, il y a un siècle pour le secteur technologique.

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