Base, Mobistar et Belgacom jouent aux dominos

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Poussé dans le dos par ses concurrents, Base chamboule son offre mobile. Objectif : préserver son image de challenger sur un marché de plus en plus volatil.

D’habitude, c’est le challenger qui dégaine le premier. Et l’opérateur dominant s’adapte. Dans ce cas-ci, c’est l’inverse. C’est Belgacom, le numéro un du mobile en Belgique, qui a pris tout le monde de vitesse il y a quinze jours. En lançant de tous nouveaux abonnements ” illimités ” aux tarifs revus à la baisse, Belgacom ripostait alors à Telenet, dont le succès des offres King & Kong aura été fulgurant.

Une semaine plus tard, c’était au tour de Mobistar de bouleverser sa grille tarifaire. Les changements, intervenus en catimini, un an après l’introduction des tarifs ” animaliers ” (panthère, dauphin, kangourou…), ne brillent pas par leur transparence, comme l’ont relevé nos confrères de Datanews.

Ce mercredi, le troisième larron a donc décidé de ” révolutionner ” – pour reprendre les termes du CEO de Base Jos Donvil – son offre mobile. Au passage, l’opérateur devient Base Company et abandonne la dénomination KPN Group Belgium. Ca tombe bien, personne ne l’a jamais utilisée. De plus, Base est sans doute soulagée de laisser tomber le nom de sa maison-mère, qui n’a pas hésité à mettre en vente sa filiale belge en 2012, sans succès.

” On change tout “

Base Company a donc décidé de repartir d’une page blanche pour fixer ses nouveaux tarifs mobiles. ” On change tout “, lance le CEO Jos Donvil. Une déclaration un poil exagérée, même si les nouveaux abonnements présentent quelques avancées notables. Tous intègrent désormais les SMS illimités. Comme chez un certain… Belgacom. Et comme dans la plupart des nouveaux abonnements Mobistar. A partir de 39 euros par mois, le client Base profitera aussi des appels illimités vers tous les réseaux. Pour une telle offre chez Mobistar, il faut compter 48 euros. Belgacom n’intègre les appels illimités que dans ses forfaits les plus costauds (55 euros ou 65 euros).

Dernier changement de taille : tous les nouveaux abonnements de Base incluent désormais un certain volume de données mobiles. Etonnant lorsque l’on sait que le taux de pénétration des smartphones, qui permettent de consommer de l’Internet mobile, atteint péniblement 35 % en Belgique. De nombreux clients de Base paieront donc pour des données mobiles qu’ils n’utiliseront pas. ” Nous souhaitons donner la possibilité à nos clients d’expérimenter la data “, explique Jos Donvil. En espérant qu’ils prennent goût à cette consommation et qu’ils contractent un abonnement plus solide.

Lisibilité ?

Clairement, l’abonnement mis en avant par Base Company est son forfait à 39 euros, incluant SMS et appels illimités, ainsi que 2 GB de données. La direction de Base compare ce forfait à celui de Belgacom, qui coûte 65 euros… mais qui inclut beaucoup plus de données (5 GB). Sans compter que le forfait Belgacom à 35 euros ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Base, excepté sur les appels (300 minutes incluses chez Belgacom, illimité chez Base). Une nouvelle fois, malgré leurs promesses sur la transparence, la lisibilité et la simplicité des tarifs, il est particulièrement malaisé de comparer les offres des trois opérateurs.

Pourtant, c’est un exercice auquel se livrent de plus en plus les consommateurs. Surtout depuis que la loi télécoms leur permet de quitter leur opérateur après six mois, sans frais. Cette loi a visiblement servi d’aiguillon aux trois opérateurs en place, qui se bousculent pour convaincre le consommateur que son offre est moins chère que celle du voisin.

Gilles Quoistiaux

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