Votre compte d’épargne bientôt à… 0% ?

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Sale temps pour les épargnants ! Le loyer de l’argent n’est pas encore à zéro, mais il s’en rapproche très sérieusement. A quand une rémunération nulle sur le compte d’épargne ? Eléments de réponse.

Les observateurs ne se sont pas trompés. Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) est une nouvelle fois passée à l’action. Et elle a frappé fort. A l’issue de la traditionnelle réunion bimensuelle du Conseil des gouverneurs à Francfort, le 5 mai dernier, elle a décidé d’abaisser son taux directeur (taux auquel elle prête aux banques commerciales) de 0,25 % à 0,15 %, un nouveau plus bas historique.

Outre ce taux directeur quasiment égal à zéro, elle a aussi et surtout introduit un taux négatif pour ses dépôts (-0,10 %). Cela signifie que les banques devront dorénavant payer si elles laissent dormir leur argent à la BCE au lieu de l’utiliser pour faire crédit. Du jamais vu pour la gardienne de l’euro !

Pourquoi la BCE baisse-t-elle encore ses taux ? Parce que la santé économique de la zone euro est loin d’être éclatante. La croissance est en berne. L’euro est trop fort : il handicape nos exportations. Une baisse de taux est censée rendre les placements en euro moins attractifs par rapport à ceux libellés, entre autres, en dollar… et donc faire baisser la monnaie unique. Quant à l’inflation, elle a atteint 0,5 %. Soit bien loin de l’objectif de la BCE qui est d’assurer une inflation proche mais en dessous de 2 %, gage selon elle de stabilité des prix et de progression harmonieuse de l’activité économique.

Voilà pourquoi la BCE joue la carte d’un loyer de l’argent ultra bon marché. Elle essaie d’enrayer la déflation (qui pousse les ménages à reporter leurs achats et les entreprises à postposer leurs décisions d’investissement), en réorientant l’épargne vers l’économie productive. Son espoir est que les liquidités excédentaires placées par les banques auprès de la BCE soient réinjectées dans le circuit économique au travers de prêts aux ménages et aux entreprises.

Sébastien Buron

Retrouvez cette analyse complète dans le magazine Trends-Tendances de cette semaine.

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