Vers une direction amaigrie à la Banque nationale ?

Le siège de la BNB à Bruxelles © BELGA IMAGE

Plusieurs scénarios circulent quant au renouvellement de quatre de ses directeurs.

A quoi ressemblera la future équipe de direction de la Banque nationale ? Rumeurs et jeux politiques vont en effet bon train depuis que Mathias Dewatripont (57 ans) a laissé entendre qu’il ne souhaitait pas voir renouveler son mandat de directeur qui arrive à échéance en mars prochain. Professeur à l’ULB, le brillant économiste (étiquetté PS) occupe depuis 2011 un des huit sièges de directeur de la BNB, où il est en charge de la stabilité du secteur financier belge. A priori, son retrait n’est pas lié à la polémique qui a surgi en 2014 à propos de sa rétrogradation par la majorité actuelle du poste de vice-gouverneur à celui de ” simple ” directeur mais, paraît-il, à des questions d’ordre privé.

Par ailleurs, son départ intervient au moment où trois autres directeurs nommés en 2011 voient leur mandat arriver à terme dans les prochains mois : il s’agit de Pierre Wunsch (MR), de Jean Hilgers (cdH) et de Marcia de Wachter (CD&V). Au total donc, quatre mandats doivent être renouvelés d’ici le début de l’été. Du moins si les libéraux francophones cèdent à la tentation de s’accorder un siège supplémentaire. Autrement dit, si Mathias Dewatripont est remplacé par un MR et si le nombre de directeurs reste le même.

Six sièges au lieu de huit

Car un autre scénario circule en coulisses. En effet, le départ de Mathias Dewatripont serait, dit-on, une bonne occasion pour le gouvernement de réduire la taille du comité de direction. Pour respecter les équilibres linguistiques au sein de ce comité (qui, selon les statuts de la BNB, doit compter autant de membres francophones que de membres néerlandophones, hormis éventuellement le gouverneur), il suffirait en plus du siège de Mathias Dewatripont de sacrifier celui de Marcia De Wachter. Résultat : deux sièges gagnés et deux gros salaires en moins (environ 330.000 euros par an).

Moins coûteuse, l’équipe passerait ainsi de huit à six membres, conformément ici aussi aux statuts de la maison qui prévoient que le cénacle soit composé du gouverneur et de cinq à sept directeurs. De quoi faire des économies, donc. Mais aussi de s’aligner sur d’autres banques centrales nationales qui fonctionnent avec des équipes de direction moins pléthoriques (y compris la BCE).

Dans ces conditions, à qui profitera le remaniement ? Pierre Wunsch et Jean Hilgers devraient probablement être reconduits pour former avec Xavier Magnée (PS) le trio francophone. Côté néerlandophone, on aurait Tom Dechaene (N-VA) et Tim Hermans (Open Vld), ainsi que Jan Smets (CD&V) comme gouverneur. Notons que ce dernier vient tout juste de fêter ses 66 printemps. Nommé pour cinq ans jusqu’en 2020, le successeur du regretté Luc Coene atteindra donc en janvier prochain la limite d’âge de 67 ans fixée par la loi. Loi qui prévoit cependant dans ce cas-là la possibilité de trois renouvellements d’un an.

Le mandat de Jan Smets sera-t-il prolongé ; et jusque quand ? Il se murmure en effet que Johan Van Overtveldt (N-VA) serait intéressé par le poste. A condition bien sûr de ranger son costume de ministre des Finances.

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