Vers une agence de notation européenne ?

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Les Moody’s et autres Standard & Poor’s ne sont pas ressortis sans critiques de la crise financière. L’idée d’une agence de notation européenne et indépendante fait son chemin. Elle est soutenue notamment par Guido Westerwelle, n° 2 du gouvernement allemand, et Michel Barnier, commissaire européen aux Services financiers.

Michel Barnier, commissaire européen aux Services financiers, affirme vendredi, dans le quotidien français Les Echos, qu’il réfléchit à l’idée d’une agence de notation européenne, estimant que “le paysage des agences, compte tenu de leur importance, est très concentré dans quelques mains”.

“Je réfléchis, sans improvisation, à l’idée, la faisabilité et la valeur ajoutée d’une agence supplémentaire, qui serait européenne”, indique le commissaire français. Décriées lors de la crise, les agences de notation, chargées d’évaluer la solidité financière d’un Etat ou d’une entreprise, sont de nouveau critiquées à l’occasion de la crise grecque et des soubresauts des marchés boursiers européens.

“Il ne m’appartient pas de juger si une notation est correcte ou non, mais je m’attends à ce que les agences de notation soient rigoureuses et responsables dans leur processus d’évaluation et totalement impartiales dans leur évaluation”, insiste Michel Barnier.

Le n° 2 allemand veut lui aussi une agence de notation européenne indépendante

Cette idée est partagée par Guido Westerwelle, ministre allemand des Affaires étrangères et vice-chancelier, suggère la création d’une agence de notation européenne indépendante, dans un entretien à paraître vendredi dans le quotidien Ruhr Nachrichten : “Notre but est la création d’une agence européenne commune de notation, qui soit indépendante”, indique le leader des libéraux du FDP, partenaires du parti chrétien-démocrate CDU de la chancelière Angela Merkel au sein du gouvernement.

Décriées au moment de la crise, les agences de notation, qui évaluent la solidité financière d’un Etat ou d’une entreprise, sont de nouveau dans la ligne de mire de certains responsables politiques pour leurs abaissements de notes successifs sur la Grèce, mais aussi sur l’Espagne et le Portugal. Le n° 2 du gouvernement allemand estime que les agences de notation existantes ne sont pas exemptes de conflits d’intérêts, puisqu’elles sont parfois associées à l’élaboration de produits financiers qu’elles doivent noter par la suite.

Ce fait avait été mis en évidence par un rapport parlementaire américain, publié le 23 avril et basé sur des échanges d’e-mails au sein d’agences de notation comme Moody’s et Standard & Poor’s, montrant les pressions exercées par les commerciaux sur les analystes qui notaient les émissions de titres obligataires de leurs clients.

Guido Westerwelle estime que cette agence de notation européenne indépendante pourrait prendre la forme d’une fondation et assure que le gouvernement fédéral allemand “va maintenant se pencher sérieusement sur le dossier de la régulation des marchés”.

Trends.be, avec Belga

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