Stress tests des banques : moins crédibles que jamais ?

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Réclamés par les dirigeants européens, de nouveaux tests sont prévus ce printemps, pour des résultats espérés en juin, avec l’espoir d’échapper aux critiques précédentes sur leur manque de crédibilité. Un objectif loin d’être atteint d’avance…

Le superviseur bancaire européen a tenté, en milieu de semaine, de calmer un début de polémique sur le sérieux des prochains tests de résistance des banques européennes, alors qu’il est déjà soupçonné de vouloir appliquer des critères trop laxistes comme lors du précédent exercice.

Les hypothèses sur lesquelles seront basés les scénarios “sont toujours en discussion”, a affirmé un porte-parole de l’autorité européenne de supervision des banques (EBA), après la divulgation dans la presse d’un document interprété par le Financial Times comme le signe qu’un nouvel examen light était en préparation.

Des tests avaient été menés l’été dernier pour examiner la solidité de 91 banques européennes, dont seulement sept avaient échoué (cinq espagnoles, une allemande et une grecque). Quelques mois plus tard, deux grandes banques irlandaises, qui avaient réussi l’épreuve, se trouvaient au bord de la faillite et précipitaient la conclusion d’un plan de sauvetage international du pays de 85 milliards d’euros.

Réclamés par les dirigeants européens, de nouveaux tests sont prévus ce printemps, pour des résultats espérés en juin, avec l’espoir d’échapper aux critiques précédentes sur leur manque de crédibilité. Mais cet objectif est loin d’être atteint d’avance, si l’en en croit les éléments divulgués par le Financial Times.

Selon le journal des affaires, la prochaine simulation devrait mesurer l’impact sur 88 établissements d’un plongeon de 15 % des marchés boursiers, contre 20 % lors des précédents tests. En outre, l’EBA ne retient pas l’hypothèse d’un “choc des prix des matières premières”, pourtant possible au vu des cours actuels du pétrole ou des métaux de base, dans ses choix de données macroéconomiques.

Tests de résistance : jusqu’à 97 milliards d’euros nécessaires pour les banques espagnoles, selon Fitch

Fitch a estimé jeudi que le système bancaire espagnol aurait besoin de 38 milliards à 96,7 milliards d’euros pour se refinancer, dans le cadre de tests de résistance qu’elle a menés, en amont des tests européens dont les résultats seront connus en juin.

Cette annonce survient alors qu’une autre agence de notation, Moody’s, a dégradé jeudi matin la note souveraine de l’Espagne, à “Aa2”, s’inquiétant notamment du coût de la restructuration bancaire et doutant de l’estimation du gouvernement, qui estime que le secteur a besoin de 20 milliards d’euros pour se refinancer. Moody’s “pense que le coût total devrait être plus proche des 40 milliards à 50 milliards”, a-t-elle indiqué.

De son côté, Fitch chiffre les besoins de capitaux du secteur à 38 milliards d’euros, dans “un scénario de stress de base”, un montant qui grimpe à 96,7 milliards “dans un scénario de stress plus extrême, sur la base d’expérience des banques en Irlande”.

L’Espagne, qui a dévoilé en février un nouveau plan de restructuration du secteur bancaire, appelle les banques et caisses d’épargne espagnoles à chercher en priorité des fonds privés pour se refinancer.

Trends.be, avec Belga

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