Statu quo sur les taux d’intérêt américains après les élections

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La Banque centrale américaine (Fed) termine jeudi une réunion de politique monétaire au lendemain des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, dont le résultat en demi-teinte ne va pas peser sur l’intention de la Banque centrale de maintenir de toute façon un statu quo sur les taux d’intérêt.

Le parti républicain du président Donald Trump a perdu la majorité à la Chambre des représentants mais renforcé son contrôle sur le Sénat.

Ce verdict partagé ne devrait guère bouleverser l’agenda économique de la Maison Blanche, en pleine dérégulation bancaire et en plein bras de fer commercial avec la Chine, ni avoir d’implication immédiate sur le rythme d’expansion économique ou même la politique monétaire.

“Avec un Congrès divisé, nous ne nous attendons pas à de changement significatif modifiant nos perspectives sur l’économie”, ont affirmé les analystes d’Oxford Economics qui misent sur une croissance de 2,9% cette année, un taux un peu inférieur à la projection de la Réserve fédérale qui prévoit 3,1%.

Cette échéance électorale étant passée, cela pourrait dissiper à court terme les pressions et critiques de Donald Trump vis-à-vis des relèvements de taux opérés par la Banque centrale.

Avant les élections, Donald Trump a accusé la Fed d’être “folle” et de présenter “un risque” pour la réussite économique du pays.

A moins qu’à l’avenir le marché boursier ne dérape encore comme en octobre ou que le dollar ne se renforce davantage, la colère du président, enclin à blâmer la Fed, devrait s’apaiser… au moins jusqu’en décembre.

Car dans l’immédiat, la Fed, qui, elle, a jusqu’ici ignoré les critiques du président, n’a pas l’intention d’effectuer un nouveau tour de vis monétaire jeudi.

Les acteurs financiers sont quasiment unanimes: sur la base des produits à terme, ils estiment que la Banque centrale laissera les taux inchangés dans la fourchette de 2% à 2,25%. Elles les a déjà augmentés trois fois cette année d’un quart de point de pourcentage pour éviter une surchauffe de l’économie.

Les marchés “seront focalisés sur le contenu du communiqué qui devrait répéter que les responsables de la Fed s’en tiennent à leur plan de continuer à relever progressivement les taux d’intérêt, avec une prochaine hausse en décembre”, a affirmé Nikhil Sanghani de Capital Economics.

Rendez-vous en décembre

Les économistes s’attendent en effet à ce qu’elle les relève en décembre alors que l’inflation, pourtant juste au niveau de la cible de 2% de la Fed pour l’instant, commence à pointer son nez.

Un chiffre a frappé les esprits la semaine dernière, lorsque le département du Travail a annoncé que la rémunération moyenne des Américains avait grimpé de 3,1% sur un an octobre, du jamais vu depuis presque dix ans.

La logique économique prescrit que les hausses de salaires préfigurent celle des prix.

Ces dernières semaines, plusieurs membres influents du Comité monétaire (FOMC), dont le nouveau numéro deux de la Banque centrale Richard Clarida, ont réitéré la voie monétaire tracée depuis quelques mois, prônant la poursuite de hausses graduelles du coût du crédit pour prévenir une accélération des prix.

Un communiqué du Comité monétaire sera publié jeudi à 19H00 GMT à l’issue de cette réunion ordinaire de deux jours. Il n’y aura pas de conférence de presse du président Jerome Powell, ni nouvelles prévisions économiques.

La croissance économique des Etats-Unis est restée forte au troisième trimestre affichant 3,5% en rythme annuel après 4,2% le trimestre d’avant, bien au-dessus des 2,1% en moyenne réalisés pendant les neuf ans de reprise poussive après la crise financière de 2008-2009.

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