Standard and Poor’s: “Les banques grecques feront certainement faillite dans les douze mois en l’absence d’accord”

Saving Greece. La Grèce vit une crise de la dette sans précédent. Sous perfusion de prêts UE et FMI depuis 2010 pour cause de surendettement, le pays est en contrepartie soumis à une austérité stricte pour la troisième année consécutive et peine à sortir du tunnel de la récession. Le taux de chômage en Grèce devrait atteindre et dépasser 26% en 2013 et 2014. © Reuters

Deux jours après avoir baissé la note de solvabilité de l’Etat grec, l’agence de notation Standard and Poor’s a appliqué le même traitement aux quatre grandes banques du pays, menacées selon elle de faillite.

Les quatre grandes banques Alpha Bank, Eurobank, National Bank of Greece et Piraeus Bank voient la note évaluant leur dette de long terme baisser à “CCC” contre “CCC+” auparavant, selon un communiqué. L’agence de notation attribue à ces notes une perspective négative, ce qui signifie qu’elle pourrait les baisser encore si des contrôles de capitaux étaient décidés en Grèce pour éviter une ruée des épargnants et investisseurs aux guichets. S&P avait baissé la note souveraine de la Grèce exactement de la même façon mercredi.

“Les banques grecques feront certainement faillite dans les douze mois en l’absence d’accord entre le gouvernement grec et ses créanciers”, a fait savoir l’agence. Elle a souligné que les banques grecques étaient confrontées à d’importants retraits de fond, et calculé qu’elles avaient perdu quelque 35 milliards d’euros en dépôts, soit 30% du total, entre fin novembre 2014 et fin avril 2015.

Ces retraits “se sont poursuivis en mai et ont accéléré en juin”, estime S&P, indiquant que cela rendait les banques grecques de plus en plus dépendantes de l’aide de la Banque centrale européenne. La Grèce et ses créanciers (Union européenne, FMI et BCE) doivent trouver un accord sur un programme de réformes et de rigueur budgétaire afin de débloquer une aide de 7,2 milliards d’euros. Si les négociations échouent, Athènes, exsangue financièrement, risque de ne pas rembourser fin juin une somme conséquente au FMI, et de se trouver de facto en situation de défaut. Ce scénario est désormais discuté à haut niveau en zone euro, selon des sources européennes vendredi.

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