Préparez-vous aux taux négatifs

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Avec le Japon qui y est passé récemment, un quart de l’économie mondiale vit désormais avec des taux négatifs. Cela réjouit les emprunteurs. Mais cette situation crée des déséquilibres inquiétants et rend la tâche de l’épargnant de plus en plus difficile.

Vous êtes locataire. Et votre propriétaire, plutôt que de vous demander un loyer, vous paie pour que vous occupiez son bien. Il est fou, direz-vous. Pourtant, cette aberration existe depuis quatre ans sur les marchés financiers. Depuis 2012, dans nos pays, les taux d’intérêt sont entrés en territoires négatifs. Les clients d’une petite banque suisse paient depuis le premier janvier 0,125 % par an pour pouvoir y déposer de l’argent. Au Danemark, les entreprises paient un maximum d’impôts à l’avance pour éviter d’avoir trop de dépôts. Et certains Danois qui avaient un crédit immobilier à taux variable reçoivent désormais de l’argent de leur banque…

Préparez-vous aux taux négatifs
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Un quart de l’économie mondiale vit désormais sous le régime des taux négatifs. Ces derniers sont apparus en zone euro en 2012, quand les investisseurs ont craint que l’euro n’éclate. La Banque centrale européenne a commencé à les adopter elle-même en juin 2014, en infligeant un taux négatif aux banques commerciales venant déposer leurs excédents chez elle. Une ponction de 0,10 %, puis 0,20 % et qui est passée à 0,30 % en décembre. Voici quelques jours, la Banque du Japon est elle aussi passée en territoire négatif. Le Danemark, la Suède et la Suisse font également partie du club. Non seulement les taux de dépôt de liquidités en banque centrale dans ces pays sont négatifs, mais les taux longs, ceux du marché obligataire, le sont aussi : désormais, l’équivalent de 5.500 milliards de dollars d’obligations d’Etat supportent un taux négatif. Parmi elles, nos OLO belges, jusqu’à une maturité de cinq ans.

Et ce n’est pas fini. L’idée germe aussi aux Etats-Unis. Voici quelques jours, la Réserve fédérale américaine (Fed) a indiqué que les prochains stress tests qu’elle fera passer aux grandes banques du pays comprendront un scénario de taux négatifs… Willem Buiter, le chief economist de Citigroup, estime que “la prochaine fois que la Fed devra intervenir, elle utilisera aussi des taux négatifs. Elle n’aura pas trop le choix.”

Comment en est-on arrivé là ? Qu’est-ce que cela signifie ? Comment réagir ? Petit tour d’horizon en sept questions dans le Trends-Tendances de cette semaine.

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