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Pourquoi la Bourse est-elle aussi nerveuse?

La Bourse est très nerveuse en ce moment. A Wall Street, ce mercredi, les cours ont été très chahutés. Les deux principaux indices de la Bourse de New York ont baissé de plus 3 %, c’est la plus forte perte journalière depuis le 8 février dernier.

Ça, c’est pour le Dow Jones et le S&P 500, mais l’indice Nasdaq, celui qui regroupe des valeurs technologiques a reculé encore plus, de l’ordre de 4% ce mercredi.

Et si les investisseurs sont nerveux à ce point c’est parce qu’ils ont le dernier rapport du FMI qui les alerte contre un ralentissement de la croissance mondiale. Cette baisse est surtout imputable à la guerre commerciale que livrent les Etats-Unis à la Chine, mais il ne faudrait pas croire que la Bourse européenne est davantage sereine. En Europe, l’Italie fait également peur aux investisseurs. Voilà un pays dont le gouvernement a décidé de ne pas respecter les contraintes budgétaires imposées par l’Union européenne.

Le déficit que va présenter cette coalition gouvernementale italienne est donc plus élevé que ce qu’il devrait être. Les investisseurs sont inquiets, car l’Italie n’est pas n’importe quel pays, c’est la troisième puissance économique de la zone euro. C’est un pays qui est déjà très endetté puisque sa dette publique est de 130% du PIB.

Pourquoi la Bourse est-elle aussi nerveuse?

La dette italienne est déjà sanctionnée par les marchés financiers. Les taux demandés par les marchés pour acheter de la dette italienne ont grimpé, ils sont autour de 3.70% à dix ans. Et, si il y a quelques mois encore, l’Italie pouvait emprunter à des taux négatifs à deux ans, ce pays doit payer aujourd’hui plus de 1.5% de taux d’intérêt.

En clair, cela veut dire que le programme de la coalition des deux mouvements populistes est censé protéger les citoyens les plus faibles. Cependant, ce programme va frapper au final les plus faibles avec des taux plus élevés et des marges budgétaires qui seront réduites à cause justement du poids de la dette.

Un homme politique italien avait déclaré récemment que si l’Italie avait sa propre monnaie, on n’en serait pas là. Il a raison : si l’Italie n’était pas protégée par l’euro et la BCE (banque centrale européenne) et qu’elle avait la lire comme devise, ses taux d’intérêt auraient explosé et seraient sans doute à du 15% aujourd’hui.

En clair, l’économie serait étouffée et on serait dans une situation presque comparable à celle de la Grèce. La seule bonne nouvelle dans ces mauvaises nouvelles, c’est que les taux des autres pays plus faibles comme le Portugal et l’Espagne n’ont pas grimpé aussi en flèche. Ce qui signifie que les marchés financiers ne croient pas – pour l’instant – à une implosion de l’euro. Fort heureusement d’ailleurs, il y a des feuilletons que nous ne sommes pas prêts à regarder une deuxième fois.

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