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Pourquoi l’or n’offre plus la protection qu’il était censé apporter

L’or n’a plus la cote: le cours du métal jaune est même arrivé à son niveau le plus bas depuis 2009. Ceux qui ne jurent que par l’or sont étonnés, car ils avaient appris que celui-ci était une bonne protection contre les turbulences économiques, et Dieu sait s’il y en a eu ces derniers mois. Amid Faljaoui, notre chroniqueur économique, nous en dit plus sur ce paradoxe.

C’est un peu la déception pour ceux et celles qui croyaient gagner pas mal d’argent avec l’or: non seulement, le métal jaune n’a pas grimpé durant la crise grecque, mais en plus, son cours se traine à un niveau que nous n’avions plus vu depuis 2009!

Il suffit de regarder le niveau du cours de l’or (1080 dollars l’once) pour voir que ce dernier n’est plus aimé par les investisseurs. Durant le mois de juillet, l’or a même connu sa pire période sur les marchés financiers depuis 20 ans, car il a aligné à un moment donné 10 séances de baisses consécutives (frôlant la barre des 1000 dollars l’once). Comme toujours dans ce cas-là, c’est l’étonnement de la part de ceux qui ne jurent que par l’or lorsque nous sommes dans des périodes de turbulences, mais reste à savoir pourquoi l’or n’offre plus la protection qu’il était censé apporter dans des périodes troubles sur le plan économique.

La première raison, c’est que l’or est une matière première, or, toutes les matières premières ont dévissé depuis plusieurs mois: les cours du cuivre, du fer, des céréales, du pétrole, du charbon ont été divisé qui par deux, qui par trois ou quatre. Tout, absolument tout est à la baisse.

L’autre raison qui explique le désamour pour l’or, c’est que les Etats-Unis vont sans doute augmenter leur principal taux d’intérêt d’ici quelques semaines. C’est généralement bon pour le dollar, et quand le dollar augmente, le cours de l’or qui est libellé en dollar baisse et vice versa. En fait, l’or ne rapporte pas d’intérêt par définition, et comme les taux sont en train de remonter, notamment aux Etats-Unis, le métal jaune perd de son intérêt sans jeux de mots.

Et puis, comme la crise grecque a été résolue (mal résolue sans doute, mais résolue dans le sens où une sortie de la Grèce de la zone euro n’est plus d’actualité), alors, les investisseurs ont repris le goût aux actions, et donc, en avant toute pour les actions et rien ou peu de choses pour l’or. Sans compter que le métal jaune était aussi considéré comme une protection contre l’inflation, mais comme l’inflation reste faible, très faible même, c’est encore un argument en moins pour l’or.

Les banquiers ne s’en plaindront pas, car ils ne préconisent pas et ne vendent pas ce genre de produit, du moins rarement sous sa forme physique mais plutôt sous sa forme de produit financier adossé à de l’or physique. Quant aux épargnants qui ont misé sur l’or, certains restent résignés et attendent leur heure, c’est-à-dire le moment où tout le monde aura pris conscience qu’en Grèce, rien n’est vraiment réglé, que la dette publique de ce pays reste toujours aussi insoutenable, et que le monde boursier tourne sur sa tête et préfère acheter des profits virtuels plutôt que de l’or. Mais bon, cela reste un pari, totalement perdant pour l’instant…

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