Pourquoi ING Belgique voit son bénéfice chuter de 18%

Erik Van Den Eynden, CEO d'ING Belgium. © BELGA/Bruno Fahy

La filiale belge du groupe bancaire néerlandais a dégagé un bénéfice avant impôts de 876 millions d’euros au terme d’une année marquée par la mise en route de sa transformation numérique prévoyant le redéploiement de 5.000 personnes.

Première des quatre grandes banques de la place à se livrer à l’exercice, ING Belgique a dévoilé ce matin ses résultats pour 2017. Un millésime 2017 qui se solde pour la maison de l’avenue Marnix par un bénéfice avant impôts en net recul. L’an dernier, la banque a en effet dégagé un résultat net de 876 millions d’euros, contre un peu plus d’un milliard en 2016 (1.070 millions en 2016). Soit une diminution de 18% par rapport à la même période un an plus tôt, ce qui n’a toutefois pas empêché le CEO Erik Van Den Eynden de qualifier ce résultat de “très satisfaisant”, compte tenu de la persistance de taux d’intérêt peu élevés et du plan de transformation de la banque.

Revenus en baisse et coûts en hausse

Ce qui explique cette moins bonne performance, malgré une hausse des dépôts (+ 4,1 %) et des crédits (+ 5,6%), c’est d’abord la baisse des revenus. Comparé à une trsè bonne année 2016, ceux-ci ont baissé de 97 millions d’euros (- 3%), passant de 3,195 à 3,098 milliards, en raison “d’une compression des marges d’intérêt”, a souligné Erik Van Den Eynden, se félicitant toutefois des “beaux volumes” engrangés sur le terrain commercial : 32.000 nouveaux clients actifs, 103.000 nouveaux ING Lion Account ouverts (son compte en ligne gratuit) et 225.000 nouveaux utilisateurs mobiles. C’est là, en effet, une tendance générale dans le secteur : la faiblesse persistante des taux d’intérêt met les marges sous pression. Mais commercialement parlant, la banque ne souffre pas trop de sa profonde réorganisation. Si ce n’est au niveau de ses charges opérationnelles qui ont sensiblement augmenté par rapport à 2016 (+ 9,1%), principalement donc en raison des investissements consentis pour mettre en oeuvre son nouveau business model (450 millions d’euros sur cinq ans aux Pays-Bas et en Belgique).

Une nouvelle banque

Pour ce qui de ce nouveau business model justement, Erik Van Den Eynden s’est dit également très satisfait du chemin parcouru en interne par les équipes dans le cadre de cette profonde réorganisation lancée mi-mai et prévoyant la suppression de 3.000 postes au sein de la banque. Avec comme ambition de faire d’ING Belgique une “plateforme” capable d’embrasser à bras-le-corps la révolution digitale et contrer ainsi la diminution de ses revenus en réduisant ses dépenses de fonctionnement tout en créant une expérience client différenciante. Bref, “un gros défi et un trajet intense pour tout le monde chez ING”, dixit le CEO.

Depuis le 1er janvier, pas moins de 2.200 employés (IT et services centraux) ont été redéployés au sein de la banque et travaillent en effet désormais de manière “agile” en squads (équipe autonomes de maximum 9 personnes). De leur côté, 900 employés âgés de 55 ans et plus ont choisi de quitter la banque dans le cadre d’une mesure de départ anticipé. Par ailleurs, l’enseigne a également lancé un nouveau concept d’agence avec l’ouverture de deux toutes nouvelles ING Client Houses (à Bruxelles et à Wavre), dont le nombre devrait passer à quinze d’ici 2020. Elle a également procédé à un remarketing de son call center avec la mise en place d’une customer loyalty team, sorte de grosse agence virtuelle de 1.300 conseillers, répartis sur quatre sites (Bruxelles, Namur, Louvain-la-Neuve et Gand) et accessibles par téléphone de 8h00 à 22h00. Quant à la fusion avec Record Bank, celle-ci devrait être bouclée dans d’ici la fin du mois d’avril. Bref, “ING Belgique est aujourd’hui une toute nouvelle banque”, a conclu Erik Van Den Eynden.

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