Pour survivre, les grandes banques doivent changer leurs pratiques

William Dudley © REUTERS

Un membre éminent de la Banque centrale américaine a fustigé lundi la “culture” de mauvais agissements répétés du milieu bancaire ayant conduit à la crise et plaidé pour une refonte des modes de rémunérations afin d’éviter un démantèlement des banques.

“Je vois un problème de culture”, a dénoncé devant un parterre de grands banquiers à New York William Dudley, le président de la Fed de New York, le bras financier de la Banque centrale américaine et l’un des principaux régulateurs du secteur bancaire. Par “culture” il dit entendre la multiplication d’agissements et de pratiques ne tenant pas compte ni des normes ni de la régulation. “Depuis 2008, les amendes imposées aux plus grandes banques ont dépassé les 100 milliards de dollars”, calcule-t-il, notant qu’il aurait voulu voir les licenciements d’employés fautifs.

Les pratiques des grandes banques américaines notamment concernant les crédits immobiliers à risque “subprime” sont à l’origine de la plus grave crise financière depuis 1929. Comme solution, le responsable propose une réforme des modes de rémunérations aussi bien des patrons que des employés.

Il propose par exemple l’idée d’une “garantie de bonne exécution” pour les hauts dirigeants. Celle-ci fonctionnerait comme une part de rémunération différée. En cas d’amende imposée par les régulateurs, une partie de la rémunération du patron serait amputée, de sorte qu’il partagerait la facture avec l’actionnaire et le dirigeant. “En d’autres termes, en cas de grosse amende, les ‘preneurs de gros risques’ en paieront le prix avec ‘garantie de bonne exécution’ “, plaide M. Dudley.

En l’absence de changements, de plus en plus d’appels se feront pour le démantèlement de banques, estime le responsable dont l’institution a été très critiquée récemment pour être trop conciliante avec les banques, notamment avec la banque d’affaires Goldman Sachs.

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