Or : une flambée partie pour durer ?

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L’or a franchi un nouveau plafond historique à la faveur d’un repli du dollar. Le métal jaune ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin… du moins à long terme. A court terme, une correction temporaire n’est pas à exclure.

Le cours de l’or a franchi mercredi pour la première fois le seuil de 1.500 dollars l’once (autour de 1.040 euros), porté par un cocktail de facteur favorables, entre affaiblissement du dollar, montée des pressions inflationnistes et inquiétudes liées aux dettes souveraines.

Le prix de l’or a grimpé jusqu’à 1.502,32 dollars sur le marché au comptant vers 7 h 05 GMT, un niveau sans précédent, avant de reculer légèrement dans les minutes suivantes. Il avait atteint 1.499,32 dollars la veille à Londres. La valeur d’un lingot d’or d’un kilogramme équivaut donc désormais à environ 48.200 dollars (environ 33.000 euros).

“Les inquiétudes sur le dollar et les tendances inflationnistes sont les deux grands principaux facteurs qui soutiennent l’or en ce moment”, a résumé à l’AFP Dan Smith, analyste de la banque Standard Chartered. Le nouvel accès de fièvre du métal jaune était en effet favorisé par une nette dépréciation de la monnaie américaine, tombée la semaine dernière à son plus bas niveau depuis janvier 2010 face à l’euro. Cet affaiblissement rend plus attrayants les achats de métaux précieux libellés en dollars.

L’or, qui a gagné 6 % depuis le début de l’année et vole de record en record, profite plus généralement de la nervosité des investisseurs, hantés par des incertitudes économiques et des interrogations sur les finances publiques des nations occidentales. Son cours a ainsi bondi de plus de 15 dollars lundi en quelques minutes après la mise en garde de l’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s sur la dette des Etats-Unis.

“Cela a été un coup de tonnerre, a commenté Andrey Kryuchenkov, analyste du courtier VTB. Cette annonce intervient alors qu’il y a déjà un fort regain d’inquiétudes sur les dettes souveraines au sein de la zone euro. Les spéculations sur une restructuration de la dette grecque s’intensifient et de nombreux acteurs de marchés s’attendent à ce que le plan de sauvetage international en faveur du Portugal ne soit pas de tout repos.”

Un contexte propre à précipiter les investisseurs sur les actifs jugés les plus sûrs, et donc les métaux précieux, valeur refuge par excellence.

Par ailleurs, l’inflation croissante dans la plupart des pays, alimentée par la flambée des prix du pétrole – qui ont atteint début avril leur plus haut niveau depuis l’été 2008 – contribue à porter les cours de l’or. L’or, actif physique dont la valeur n’est adossée à aucun émetteur, est habituellement considéré comme un rempart efficace pour échapper aux menaces inflationnistes et à la volatilité des marchés.

L’irrésistible ascension de l’or ne devrait pas s’arrêter : selon Standard Chartered, qui met en avant la robustesse des marchés asiatiques, il est rentré dans un “super-cycle” qui devrait l’amener à dépasser les 2.100 dollars l’once d’ici à 2014.

“A court terme, cependant, le seuil des 1.500 dollars pourrait tirailler le marché, avertissait Ian O’Sullivan, analyste de la société britannique Spread Co. Certains investisseurs de long terme, qui considéraient ce palier comme un objectif, pourraient y voir l’opportunité d’engranger quelques bénéfices et se mettre à vendre.”

Une correction temporaire ne serait même pas à exclure.

Dans le sillage de l’or, le cours de l’argent, souvent considéré comme une alternative moins onéreuse à l’or, s’est élevé jusqu’à 44,48 dollars vers 7 h 05 GMT, son plus haut niveau depuis janvier 1980.

Trends.be, avec Belga

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