Or : nouveau record avant la fin de l’année !

Le prix de l’once est repassé sous la barre des 1.600 dollars. La disgrâce pourrait se prolonger dans les prochains mois, conjoncture morose aidant… avant une relance d’ici la fin de l’année.

Après s’être envolé pendant cinq ans, le prix de l’or a subi un repli assez net : il s’affiche aujourd’hui sous la barre des 1.600 dollars l’once, après un sommet à 1.900 au début septembre 2011. Cette disgrâce va-t-elle se poursuivre ?

Philip Klapwijk le craint, du moins pour les mois à venir. Il dirige GFMS, une maison londonienne spécialisée dans l’étude des métaux précieux, rachetée voilà un an par le géant de l’information Thomson Reuters. Ce Néerlandais à l’accent anglais parfait s’est exprimé sur le sujet à l’invitation de la filiale belge de CPoR Devises, n° 1 français de la livraison physique d’or et de devises à l’attention des banques, qui a débarqué chez nous en juin 2010.

Les amateurs d’or ne peuvent pas se plaindre : à force de grimper, l’once a fini, l’an dernier, par battre son record… de l’année 1980. En termes réels, c’est-à-dire en cours ajustés pour l’inflation, la moyenne observée cette année-là est en effet de 1.678 dollars l’once, niveau qui fut rattrapé en août 2011. Les investisseurs qui auraient plus précisément acheté en janvier 1980, en pleine panique sur le marché, en restent toutefois pour leurs frais : le cours de 850 dollars alors atteint équivaut à quelque 2.320 dollars d’aujourd’hui, a calculé GFMS. Même rattrapage pour le cours exprimé en euros par kilo : le cours moyen de 1980, soit 34.798 euros d’aujourd’hui, fut dépassé en juillet de l’an dernier. Il reste aujourd’hui supérieur à ce niveau.

Soutenue depuis un lustre par une demande d’investissement croissante, laquelle fut encore renforcée par la crise financière, l’irrésistible envolée de l’or a pris fin en automne 2011. L’appétit des investisseurs pour le lingot s’est renforcé l’an dernier mais n’a pu compenser l’essoufflement relevé du côté des fonds et autres certificats investis en or. En dépit de l’envolée des cours, la demande émanant du secteur de la bijouterie n’a par contre guère fléchi.

Cette situation pourrait se poursuivre quelques mois encore, conjoncture morose aidant, ramenant l’once à moins de 1.550 dollars. Cette faiblesse des économies occidentales devrait par contre relancer la demande avant la fin de l’année, mais de manière indirecte. Elle forcera en effet les autorités monétaires à se montrer à nouveau prodigues, faisant renaître les craintes d’inflation. Une menace qui attise traditionnellement l’appétit des investisseurs pour le métal jaune !

Guy Legrand

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