Optima: “Seule une commission d’enquête parlementaire pourra faire toute la lumière”

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Jeroen Piqueur, l’actionnaire principal d’Optima Bank, est convaincu que seule une commission d’enquête parlementaire avec toutes les personnes impliquées pourra faire toute la lumière sur ce dossier, indique-t-il mercredi dans un communiqué, sans donner plus de détails. “C’est l’unique manière de mettre en lumière toutes les facettes de la faillite d’Optima Bank.”

Mais selon Jeroen Piqueur, on essaye déjà de limiter l’enquête à la seule audition des superviseurs de la FSMA et de la Banque nationale (BNB). “C’est révélateur en soi. Ou alors on a peur de ce qui pourrait refaire surface”, estime-t-il.

La commission des Finances de la Chambre a annoncé qu’elle allait auditionner mercredi prochain l’actuel et l’ancien gouverneur de la Banque nationale. Les auditions de Luc Coene et Jan Smets, que M. Piqueur considère comme responsables de la faillite, ont pour objectif d’en savoir plus sur le rôle de la Banque nationale par rapport à l’octroi d’une licence bancaire à Optima.

L’ex-président d’Optima a encore souligné mercredi “qu’il prodiguerait toute l’assistance possible à une telle enquête”.

Un déficit estimé à “20 millions d’euros ou plus”

En raison de la faillite de la banque Optima, le “déficit sera de 20 millions d’euros ou plus”, a par ailleurs prévenu le curateur Hans De Meyer mercredi matin devant le tribunal de commerce de Gand lors de l’examen de la tierce opposition du fondateur et président d’Optima, Jeroen Piqueur, à l’interdiction de disposer de son patrimoine privé.

Optima Bank a déposé le bilan la semaine dernière auprès du tribunal de commerce de Gand, après qu’un scénario de relance se soit révélé impossible. Après un avis de la Banque nationale, le tribunal a contrôlé les conditions de la faillite et prononcé celle-ci.

Mercredi, la tierce opposition de Jeroen Piqueur a été examinée. Le tribunal du commerce avait en effet nommé deux administrateurs judiciaires pour Optima, Geert Waeterloos et Frank Wijckmans, afin que l’ex-président d’Optima ne se rende pas volontairement insolvable.

Les curateurs Geert Defreyne, Hans De Meyer et Matthias Gesquière ont fait part pour la première fois devant le tribunal d’une estimation du déficit après la faillite. “Ce sera un déficit de 20 millions d’euros ou plus”, a dit M. Meyer. “Le passif social (le montant à débourser pour les anciens employés, ndlr) sera de 7,5 millions d’euros. Il y a également 13 millions d’euros de commissions trop perçues dans le portefeuille des assurances.” Les curateurs ont demandé l’application effective pour M. Piqueur de l’interdiction de disposer de son patrimoine privé.

Benoit Allemeersch, l’avocat de l’ancien président d’Optima a fait opposition à cette mesure. “C’est une décision toxique”, a expliqué son conseil. “Une interdiction totale de disposer sur requête unilatérale, je ne savais même pas que c’était possible en Belgique. C’est impensable et complètement illégal.”

Jeroen Piqueur a demandé un dédommagement de 100.000 euros pour cette interdiction, a pour sa part indiqué Geert Lenssens, qui représente les victimes d’Optima. Cette exigence est, selon Me Lenssens, totalement inappropriée, au vu des montants que les proches de victimes décédées reçoivent en général.

Le tribunal rendra sa décision jeudi à 16h00.

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