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Octobre est un mois difficile pour les investisseurs

En Bourse, le mois d’octobre est un mois particulier pour les fonds qui gèrent notre épargne en actions . Les grands krachs boursiers de 1929, 1987 et de 2008 ont tous eu lieu en octobre.

Difficile de ne pas reparler de ce qui se passe en ce moment en Bourse. La plupart des indices ont effacé leurs gains depuis le début de l’année, et les indices sont tous au rouge vif. Le mois d’octobre 2018 est un mois difficile pour les investisseurs. Les grands krachs boursiers de 1929, 1987 et de 2008 ont tous eu lieu en octobre. Comme dirait l’écrivain américain Mark Twain, octobre est le mois le plus dangereux de l’année pour spéculer, mais il y en a d’autres : juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février. Bien entendu, c’est une boutade, mais mes confrères du Figaro ont eu la bonne idée d’expliquer pourquoi le mois d’octobre est un mois particulier pour les investisseurs boursiers.

Octobre est particulier, car durant cette période, les gérants des fonds, ceux qui gèrent notre épargne en actions, sentent la fin de l’année approcher à grands pas, et ce qu’ils veulent à tout prix, c’est protéger les gains réalisés depuis le début de l’année. Ils veulent montrer à leurs clients qu’ils ont bien travaillé pour eux et veulent donc afficher des rendements positifs. Généralement, à ce moment, les portefeuilles sont souvent totalement investis et il n’y a donc pas beaucoup de marge de manoeuvre pour, par exemple, renforcer les achats en cas de purge ou de correction.

En revanche, comme le fait remarquer Le Figaro, en cas de tempête boursière à venir ou en mouvement, ces mêmes gérants ne vont pas hésiter à vendre leurs actions s’ils pensent que l’avenir est sombre. Pourquoi vendre ? Mais pour assurer leurs gains passés, autrement dit, ils prennent leurs bénéfices et restent investis en cash en attendant que l’orage passe. C’est exactement le scénario que nous avons tous vécu il y a dix ans. A l’époque, la faillite de la banque américaine Lehman Brothers avait secoué la planète financière et en octobre, c’était les soldes en Bourse : tout le monde vendait ses titres. L’indice phare de la Bourse de New York, le Dow Jones avait baissé de 26% entre la mi-septembre et la fin de l’année 2008.

On en est pas encore là aujourd’hui, mais c’est vrai le ciel s’assombrit. Les investisseurs boursiers ont décidé de regarder la réalité en face – entre la hausse des taux d’intérêt, entre la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, entre le ralentissement de la croissance en Chine et en zone euro, entre la tension qui augmente entre la Commission européenne et l’Italie, et sans oublier, les négociations qui s’enlisent autour du Brexit, n’importe quels investisseurs se dit qu’il est temps aujourd’hui de souffler, de prendre ses gains et de se mettre à l’abri tant que la visibilité sur l’avenir n’est pas plus claire. C’est tout cela qui explique la bérézina boursière de la semaine dernière. Même une société comme Amazon a dégusté : elle a perdu en un mois 160 milliards de dollars. Son emblématique patron Jeff Bezos a perdu 11 milliards de dollars vendredi dernier. J’imagine que nous aimerions tous en dire autant : “tu sais, j’ai perdu 11 milliards de dollars en une journée, mais heureusement, il m’en reste encore 138.” – Nous, simples mortels, on devra hélas se consoler en nous répétant qu’à long terme, la Bourse est toujours gagnante .

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