Lueur d’espoir pour la Grèce

© Reuters

Ce n’est pas encore gagné, mais pour Morgan Stanley, la Grèce donne de premiers signes encourageants. Comme le retour des dépôts dans les banques.

Enfin un peu d’optimisme ! Une note d’analyse de la banque d’affaires Morgan Stanley publiée ce 4 avril fait état d’un frémissement positif dans l’économie grecque. Le pays aurait absorbé une grosse partie du choc subit depuis 3 ans. ” La fossé de la compétitivité s’est réduit. Avec un coût du travail qui continue à reculer, les incitants à sortir de la zone euro pour relancer l’économie avec une monnaie moins chère ne sont plus présents ” indique le document.

L’argent revient, la confiance aussi

Les analystes qui signent la note (1) relève une série de signes favorables : la fuite des dépôts bancaires est terminée, l’argent revient dans les comptes. Ce qui n’était pas gagné d’avance : les particuliers, craignant une sortie de l’euro, ont préféré souvent retirer l’argent pour ne pas subir de perte. Le retour progressif de cet argent est un signe positif. Des indicateurs ” soft ” comme l’indice de confiance dans l’industrie repart à la hausse. Le risque de contagion de la crise chypriote s’est révélé jusqu’ici plus limité que redouté.

L’équilibre en 2014 ?

La croissance n’est pas encore de retour, elle est du reste négative dans la zone euro en 2012 et devrait le rester légèrement en 2013. Le recul du PIB grec devrait arriver à -4% cette année contre -6,4% en 2012. Morgan Stanley prévoit une croissance zéro en 2014, une stabilisation. Ces chiffres et cette évolution sont pour Morgan Stanley positifs compte tenus du contexte exceptionnel : conditions sévères imposées par le FMI et les pays de la zone euro en échange de leur financement, et disparition quasi complète du crédit pour les entreprises et les particuliers.

Finances publiques presque en positif

” Nous pensons que les participants du marché ne ont pas encore tout à fait compris à quel point l’économie grecque a changé ” indique la note, qui souligne que l’Etat a battu les objectifs fiscaux pour les deux premiers mois de l’année. ” Nous pensons que le gouvernement va parvenir à dégager un surplus primaire durable cette année est va le maintenir ” (le surplus primaire est un solde positif entre les recettes et les dépenses de l’Etat, hors financement de la dette publique).

Ces premières lueurs restent encore fragiles. Les contrôles menés par la Troika, au nom du FMI et des pays de la zone euro, composée de représentants de la Commission européenne, de la BCE et du FMI, conditionnent l’évolution de la Grèce. Ils portent sur l’exécution des mesures du plan de stabilisation et conditionnent le versement des tranches de prêts. Les risques politique subsistent. Mais le verre semble désormais à moitié plein, du moins pour Morgan Stanley.

Robert van Apeldoorn

(1) Daniele Antonucci, Samar Kazranian, Paolo Batori, Robert Tancsa, Lee Street, Muriel Perren, ” Greece and the Risks Ahead Trading at Recovery Value, 4 avril 2013.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content