Londres relativise le plongeon éclair de la livre, lié à des “facteurs techniques”

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Le ministre britannique des Finances Philip Hammond a relativisé vendredi le plongeon éclair subi par la livre, qu’il a mis sur le compte de “facteurs techniques” en cette période de grande “volatilité” sur les marchés.

“Une partie de ce qui s’est passé dans la nuit a été entraînée par des facteurs techniques, comme le gouverneur de la Banque d’Angleterre l’a expliqué ce matin”, a déclaré à la BBC le ministre depuis Washington, où il se trouve pour la réunion d’automne du FMI, évoquant “une période de volatilité”.

De nombreux analystes liaient ces mouvements brusques certes à des facteurs techniques mais également aux craintes d’un “Brexit dur”, c’est-à-dire sans compromis avec Bruxelles, un scénario redouté par les milieux financiers.

“Nous allons traverser une période de volatilité, il y aura beaucoup de commentaires à venir et nous pouvons nous attendre à voir les marchés être plus turbulents durant cette période et nous devons nous préparer à cela”, a expliqué M. Hammond.

La livre britannique a connu un violent décrochage lundi dans les échanges asiatiques, perdant autour de 6% face au dollar, avant de redresser la tête et d’effacer une partie de ses pertes.

Dans un communiqué, la Banque d’Angleterre (BoE) a de son côté, par la voix du gouverneur Mark Carney, demandé à la Banque des règlements internationaux (BRI), considérée comme la “banque des banques centrales”, d’enquêter sur ce plongeon.

La BoE va quant à elle, par l’intermédiaire du Comité des marchés, “tirer les leçons de cet événement et des autres récents épisodes de réaction éclair sur le marché des devises lors de sa prochaine réunion”, a-t-elle précisé.

Enfin, interrogé sur les propos du ministre des Finances français Michel Sapin qui a estimé sur Sky News que la City a beaucoup à perdre du Brexit, M. Hammond a rappelé que “Londres n’est pas devenue le centre financier de l’Europe par accident” mais parce qu’elle dispose de services et d’infrastructures qui rendent le marché “très efficace”.

M. Hammond juge que ce serait une “erreur” de penser qu’un autre centre financier en Europe pourrait profiter du Brexit, estimant par ailleurs que les propos de M. Sapin sont dictés par la nécessité de se positionner pour les prochaines négociations sur la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni.

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