Les taux d’intérêt grimpent pour le FESF

© Reuters

Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a levé lundi 3 milliards d’euros d’obligations de pays fragiles à des taux plus élevés que lors des émissions précédentes affirme l’institution. Et ce, alors que le Japon soutient timidement le FESF.

Le Fonds de secours de la zone euro (FESF) a levé lundi trois milliards d’euros d’obligations à dix ans, une opération marquée par une demande plus faible et par un taux nettement plus élevé que lors des précédentes émissions, selon un communiqué. La demande n’a été que légèrement supérieure au montant prévu, qui était de trois milliards d’euros. Quant au taux, il est ressorti à 104 points de base au-dessus du taux sans risque de même échéance, soit 3,59%.

Prévue la semaine dernière, l’opération avait été reportée en raison de la situation tendue des marchés. Le produit de cette émission, la quatrième réalisée par le FESF, doit servir à financer une partie de l’aide à l’Irlande, qui bénéficie, comme la Grèce et le Portugal, d’un programme d’aide international. Les banques mandatées pour cette opération étaient Barclays, Crédit Agricole CIB et JPMorgan. Lors de la dernière émission d’une obligation à dix ans, mi-juin, le FESF avait obtenu un taux de 17 points de base seulement au-dessus du taux sans risque de même échéance. La demande avait alors dépassé 8 milliards d’euros, soit sensiblement plus que les 5 milliards attribués. “On ne peut pas comparer l’environnement” de marché actuel à ce qu’il était mi-juin, a fait valoir une source issue de l’une des banques mandatées pour l’opération.

Le contexte est “extrêmement difficile pour tous les emprunteurs, y compris pour le FESF”, a-t-elle ajouté, évoquant l’incertitude liée au référendum initialement annoncé la semaine dernière en Grèce et les rumeurs émanant d’Italie lundi. Dans cet environnement, “il était important que le FESF démontre qu’il était capable de lever le montant dont il avait besoin”, a-t-elle expliqué. “Je suis satisfait que le FESF ait de nouveau attiré des investisseurs du monde entier à un niveau satisfaisant, malgré un environnement de marché difficile”, a indiqué le patron du FESF, Klaus Regling, cité dans le communiqué.

Au total, le FESF doit financer 17,7 milliards d’euros de prêts de la zone euro pour l’Irlande, le reste venant de l’Union européenne tout entière et du Fonds monétaire international. Le Fonds de secours fonctionne sur la base de garanties apportées par les différents pays de la zone euro. Elles lui permettent de lever des fonds à des taux d’intérêts très bas, grâce à la notation “triple A” dont il bénéficie. Il reverse ensuite cet argent aux pays en difficulté sous forme de prêts à taux bonifiés. Ces taux sont bien inférieurs à ceux que devraient payer ces États s’ils allaient se refinancer seuls sur les marchés

Le Japon a acheté 10% des 3 milliards d’euros d’obligations levés lundi Japon s’est engagé récemment à continuer d’acheter des bons émis par le FESF, à condition que les dirigeants européens mettent en place une stratégie crédible pour sortir de la crise d’endettement qui frappe la zone euro.

Tokyo avait jusque-là investi 20% du montant total des premières trois émissions lancées par le FESF depuis le début de l’année. Ses achats de lundi portent le montant total investi par le Japon à 2,975 milliards d’euros, a précisé le ministère. Le Japon est particulièrement attentif à la situation en zone euro, car cette crise contribue à augmenter la valeur du yen, considéré par les investisseurs comme une valeur refuge en temps de crise. La devise nippone a battu récemment son record de vigueur depuis 1945 face au dollar et flirte depuis des semaines avec son plus haut niveau en dix ans vis-à-vis de l’euro.

Cette flambée du yen renchérit les coûts des produits fabriqués au Japon et réduit la valeur des revenus tirés de l’étranger par les groupes exportateurs nippons, ce qui pèse in fine sur la reprise du pays convalescent du séisme, du tsunami et de l’accident nucléaire du 11 mars.

La troisième puissance économique mondiale est en récession depuis fin 2010 et compte notamment sur ses exportations pour sortir de l’ornière, mais la montée du yen, combinée au ralentissement de la croissance mondiale, pourrait faire caler son redémarrage.

Trends.be avec L’expansion.fr et Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content