Les obligations, pierre angulaire de tout portefeuille

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Avec leur combinaison unique de sécurité et de rendement, les obligations doivent faire partie d’un portefeuille équilibré.

Un dossier consacré aux investissements sûrs et (espérons-le) rentables ne peut être complet sans un chapitre consacré aux obligations. Grâce à la garantie de capital donnée par l’émetteur et au coupon annuel, les obligations offrent en effet un niveau de sécurité et de rendement que les investisseurs ne retrouvent pas chez les actions. à condition, bien entendu, de sélectionner les émetteurs avec soin et d’évaluer correctement le rapport entre risque et rendement. Dans cet article, nous vous proposons une large sélection d’obligations qui vous permettront de constituer un portefeuille solide.

Nous nous étions déjà penchés sur les obligations dans MoneyTalk n°38 du 22 septembre. A cette occasion, nous avions tenu un entretien approfondi avec deux spécialistes en obligations du gestionnaire de patrimoine Petercam sur l’insécurité politique qui pèse lourdement sur le marché obligataire. Mais cette discussion avait également révélé plusieurs opportunités très attrayantes, surtout parmi les obligations à haut rendement (assorties d’une solvabilité plus faible).

Les craintes qui entourent la croissance économique en Europe et aux Etats-Unis et la crise de la dette dont la zone euro ne parvient pas à s’extraire creusent l’écart de rendement (spread) entre les obligations à haut rendement et les obligations de premier ordre (qui affichent la meilleure solvabilité), qui atteint désormais un niveau historiquement élevé. Les spécialistes des obligations soulignaient cependant qu’il était crucial de faire preuve d’une grande sélectivité.

Pour être intéressants, les émetteurs de titres à haut rendement doivent afficher une stratégie claire, des cash-flows stables et une part de marché importante. C’est par exemple le cas de Telenet. Bien que l’entreprise soit très endettée, les cash-flows abondants et l’excellente situation commerciale de l’opérateur de télécommunications sont autant de garde-fous pour les détenteurs d’obligations. Selon ces spécialistes, les secteurs du ciment et de l’automobile (avec notamment Peugeot, Heidelberg Cement et Lafarge) sont également intéressants.

En revanche, l’industrie des voyages (avec des opérateurs comme Thomas Cook et TUI) est à éviter à tout prix en raison des faibles marges, de la concurrence intense et du prix élevé du pétrole. Petercam voit aussi beaucoup de valeur dans les entreprises des pays à problèmes de la zone euro, en particulier EDP (Energias de Portugal) et Portugal Telecom. Les obligations de ces entreprises semi-publiques portugaises se négocient avec une belle décote en raison des problèmes financiers que connaît le Portugal. Mais les Portugais n’arrêteront ni de téléphoner, ni de consommer de l’électricité même si leur pays fait faillite.

Diversifier

Lorsque vous constituez un portefeuille d’obligations, le premier mot d’ordre est la diversification. Pas uniquement en termes d’émetteurs, mais également en termes d’échéance. Pour ce qui concerne la sélection des émetteurs, la principale ligne directrice reste la note attribuée par des agences comme Standard & Poor’s (S&P) et Moody’s.

Veillez à ce que 60 % de vos obligations affichent une note supérieure à BB+ (S&P) ou Ba1 (Moody’s). Autrement dit : résistez à la tentation de privilégier les rendements élevés, car ils s’accompagnent toujours d’un risque crédit plus élevé. Et quel est l’intérêt d’avoir un rendement exceptionnel si vous perdez une grande partie de votre capital en fin de course ?

Veillez également à étaler les échéances dans le temps, de manière à libérer une part de vos capitaux tous les deux ans environ. Comme nous l’avons expliqué dans MoneyTalk n°38 du 22 septembre, vous pourrez ainsi protéger votre portefeuille contre l’inflation et le risque de réinvestissement. Investissez également en obligations et devises étrangères, mais limitez leur exposition à 10 % (pour les investisseurs défensifs) ou 30 % (pour les investisseurs dynamiques). Nous avons abordé dans le détail la problématique du marché des devises dans MoneyTalk n°39 du 29 septembre.

Mathias Nuttin

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