Les Bourses européennes en déroute à l’approche de l’ouverture de Wall Street

/ © Reuters

La déroute s’accentuait lundi après-midi sur les principales Bourses européennes à l’approche d’une ouverture bousculée à Wall Street dans le sillage de l’Asie, les investisseurs s’inquiétant des conséquences du ralentissement chinois sur la croissance mondiale.

Peu avant 14H00 (12H00 GMT), les Bourse de Paris et Francfort perdaient plus de 5%, tout comme Bruxelles, Londres reculant de 4,46%, Madrid de 4,71% et Milan de 4,70%.

Les contrats à terme sur les indices américains, qui permettent de donner une indication sur l’ouverture des marchés américains à 15H30 (13H30 GMT), s’affichaient aussi en forte baisse.

L’indice Eurostoxx 50, qui regroupe les grandes entreprises de la zone euro, lâchait pour sa part 4,92%.

Dans la foulée, sur le marché de la dette, les taux d’emprunt des pays du sud de la zone euro se tendaient, tandis que celui de l’Allemagne, dont les obligations font office de valeur refuge, se stabilisait.

Les marchés européens plongeaient à nouveau, après avoir déjà été déstabilisés depuis une dizaine de jours par la mauvaise passe de la place boursière chinoise.

La Bourse de Shanghai a terminé lundi sur un plongeon de presque 8,5%, sa plus forte baisse journalière depuis huit ans.

Cette débâcle des marchés boursiers se double d’une chute du prix du pétrole, le brut américain repassant sous la barre des 40 dollars.

Les investisseurs s’inquiètent de la fragilité de l’économie chinoise et de son impact sur la croissance mondiale, alors que les mesures prises par les autorités du pays ne suffisent pas à rassurer.

Pékin a notamment annoncé dimanche que le gigantesque fonds de pension chinois allait être autorisé à investir une partie de ses colossaux actifs dans les Bourses locales.

Les investisseurs “espéraient une intervention massive de la banque centrale chinoise alors que la Chine pourrait être contrainte de dévaluer encore le yuan”, remarque le courtier Aurel BGC.

Les doutes sur l’économie mondiale interviennent au moment où la croissance reste poussive en zone euro, comme en témoignent les chiffres pour le deuxième trimestre publiés récemment.

Les investisseurs sont également dans le flou concernant la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), qui a jusqu’à présent été un facteur de soutien très important au marché.

La Fed entend remonter ses taux d’ici la fin de l’année mais cette initiative pourrait être contrariée par la Chine et la faiblesse de l’inflation.

“En d’autres termes, après tant d’argent mis sur la table par les banques centrales, tant d’argent public dépensé par les Etats, et après avoir endetté les ménages des pays émergents, doit-on craindre une rechute non maîtrisée de l’économie mondiale ?”, s’interroge Crédit Mutuel-CIC.

Les stratégistes ne privilégient toutefois pas ce scénario “grâce à l’autonomie de la croissance aux Etats- Unis et aux marges de manoeuvre qui subsistent en Chine pour stabiliser l’économie”.

Avec AFP

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