Le top 10 des places financières les plus opaques du monde (graphique)

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L’opacité en matière financière s’est améliorée mais le problème reste considérable. C’est la conclusion de l’édition 2015 du Financial Secrecy Index, le classement des places financières les plus secrètes de la planète, qui vient de sortir. Il a été réalisé par l’ONG britannique Tax Justice Network (TJN).

Le top 10 des places financières les plus opaques du monde (graphique)
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Tous les deux ans, elle évalue le degré de confidentialité de différents pays (93, cette fois-ci). Cela concerne les paradis fiscaux mais pas seulement. Et c’est ce qui surprend. Nombre de pays occidentaux, apparemment honorables, sont montrés du doigt : les Etats-Unis arrivent à une déshonorante 3e place, l’Allemagne est 8e, le Japon 12e, la Belgique 38e… En fait, ici, ce n’est pas tellement le fait de proposer une fiscalité agressive qui est dénoncé, mais plutôt le fait de permettre à certaines opérations de rester à l’abri de tous les regards. Ou plus précisément, de mêler les deux. En effet, pour établir son classement, TJN utilise deux indicateurs. Le premier établit le niveau de confidentialité proprement dit. Quinze facteurs sont pris en compte. Est-ce que le pays pratique un secret bancaire ? Est-ce qu’il impose aux détenteurs de compte bancaire de se faire connaître précisément ? Etc. Le second indicateur évalue, lui, le poids du pays dans ce que l’on appelle l’offshore banking ou la finance extraterritoriale. En clair : les services financiers qui sont offerts aux non-résidents. Une fois combinés, les deux critères débouchent sur un score global.

Les territoires qui attirent beaucoup de capitaux extérieurs (Etats-Unis, Suisse, Luxembourg, etc.) sont mal classés s’ils ne se montrent pas d’une grande probité. Si l’opacité financière commence à reculer aujourd’hui, c’est grâce à trois choses, estime TJN. Un : l’OCDE a défini une norme standard pour l’échange automatique de données fiscales et 74 pays se sont engagés à la mettre en oeuvre à partir de septembre 2017. Deux : la Commission européenne, dans son “plan d’action pour une imposition des sociétés plus juste” présenté en juin dernier, propose d’imposer aux multinationales la transmission d’informations comptables pays par pays. Et trois : l’Europe envisage aussi de forcer les propriétaires effectifs de sociétés écran à s’inscrire sur des registres. Par contre, les trusts, véritables trous noirs de la finance mondiale, ont encore de beaux jours devant eux…

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