Le taux d’emprunt de la Grèce bondit, après l’échec de la présidentielle grecque

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Le taux d’emprunt de la Grèce s’envolait lundi à la mi-journée, les investisseurs redoutant la prochaine tenue d’élections législatives anticipées en Grèce après l’échec du candidat du gouvernement à la présidentielle.

Lors du troisième et dernier tour de l’élection, les députés grecs se sont prononcés contre le candidat du gouvernement. Ce résultat implique la dissolution du Parlement et la tenue de législatives anticipées au début de l’année prochaine qui pourraient voir l’arrivée au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza. Le Premier ministre Antonis Samaras a proposé qu’elles se déroulent dès le 25 janvier. Vers 12H00 (11H00 GMT), le taux à 10 ans de la Grèce bondissait à 9,550% contre 8,501% mercredi à la clôture sur le marché secondaire où s’échange la dette déjà émise. Le marché obligataire rouvrait ses portes après une trêve de quatre jours pour Noël, mais les volumes d’échanges restaient très réduits en cette période de fêtes de fin d’année. “Le résultat de l’élection a fait passer le taux grec au-dessus de 9%, mais il faut rappeler que cette dette est très peu échangée ce qui accentue les mouvements”, souligne Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas. “L’issue du scrutin fait qu’il va y avoir des élections législatives ce qui crée beaucoup d’incertitudes, avec la possible victoire de Syriza”, selon lui. Il relativise toutefois les conséquences de la prise de pouvoir potentielle de ce parti de gauche anti-austérité, qui fait craindre aux marchés des négociations difficiles avec les créanciers du pays. “Syriza a récemment mis un peu d’eau dans son vin en disant notamment qu’il n’était pas question de sortir de l’euro”, remarque M. Jacq. Les dettes des pays les plus fragiles de la zone euro étaient peu affectées par l’élection grecque, à l’exception du Portugal dont le taux progressait à 2,766% (contre 2,714%). Le taux de l’Espagne baissait à 1,712% (contre 1,728%) tandis que celui de l’Italie montait légèrement à 2,013% (contre 1,985%). Enfin, les investisseurs, qui voulaient prendre le moins de risque possible, se tournaient logiquement vers les dettes des pays les plus solides de la zone euro. Le taux de l’Allemagne reculait à 0,572% (contre 0,589%), tout comme celui de la France à 0,856% (contre 0,857%).

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