Le secteur financier est “sain” mais toujours des “vulnérabilités” dans l’immobilier

Le siège de la BNB à Bruxelles © BELGA IMAGE

Dix ans après l’éclatement de la crise financière, le secteur financier belge est “sain et robuste”, constate la Banque nationale de Belgique (BNB) dans son rapport annuel sur la stabilité financière. La BNB pointe toutefois une série de défis et risques, liés notamment au développement du marché immobilier.

La BNB estime que le marché immobilier belge, “très dynamique” ces dernières années, reste “un point d’attention”. La Belgique est l’un des rares pays européens dans lequel les prix de l’immobilier n’ont pas baissé malgré la crise. Et les banques belges accordent de nombreux crédits à des conditions souples. A tel point que pour la première fois, le niveau de dette des ménages belges, à plus de 60%, a dépassé celui des ménages de la zone euro.

Face à “l’accumulation de vulnérabilités” dans le secteur, la BNB a décidé il y a quelques jours d’instaurer une nouvelle mesure macroprudentielle pour l’immobilier résidentiel visant à augmenter les réserves des banques. Cette mesure doit permettre la formation par les banques d’un coussin d’environ 1,5 milliard d’euros de fonds propres. “Cela ne veut pas dire que notre marché immobilier n’est pas sain. Les risques sont très réduits mais prudentiel veut dire prévoir. Si les circonstances se modifient, avec par exemple une économie qui marche moins bien, davantage de problèmes de remboursement des crédits et des prix de l’immobilier qui baissent, il faut faire en sorte que les banques puissent rester en mesure d’octroyer des crédits et qu’il n’y ait pas un arrêt brutal du crédit”, explique le gouverneur de la BNB, Jan Smets.

Cette nouvelle mesure fait suite à précédente de ce type prise par la BNB en 2013, mais qui n’a pas produit les effets escomptés, et permet à la Belgique de rattraper la moyenne européenne en la matière. On se souvient qu’en 2017 la BNB avait suggéré un renforcement des fonds propres des banques pour les crédits hypothécaires accordés pour des montants supérieurs à 80% de la valeur du bien. Une piste que le gouvernement n’avait pas souhaité suivre, de peur qu’elle n’entrave l’accès à la propriété.

Dans son rapport, la BNB pointe d’autres risques pour le secteur financier comme une évolution défavorable des taux d’intérêts (remontée brusque ou stagnation prolongée à des niveaux plancher), les cyberattaques ou la numérisation de l’économie. La transition vers une économique bas carbone, et ses conséquences sur le monde de la finance, ainsi que la finance de l’ombre (shadow banking) sont également des points d’attention même si la finance parallèle n’atteint pas une taille très importante en Belgique.

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