Le prince belge Henri de Croÿ cité dans les “Dubai Papers”

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Le prince belge avait été inquiété puis acquitté dans l’affaire des sociétés de liquidités voici 10 ans. Il réapparaît cette fois comme consultant d’une mystérieuse société de Dubaï et a été mis en examen en Suisse.

Les frères Emmanuel et Henri de Croÿ seraient-ils à la manoeuvre d’une société spécialisée dans l’évasion fiscale, voire la fraude et le blanchiment d’argent ? C’est ce qu’affirme le magazine français L’Obs, qui a pu consulter une masse de documents – que le journal surnomme ” les Dubai Papers ” – concernant une entreprise de gestion de fortune basée aux Emirats.

Nébuleuse aux émirats

Ces documents permettent de découvrir l’activité de la société Helin, dirigée par la banquière britannique Geraldine Whittaker, qui fut un temps directrice d’une filiale londonienne de la Générale de Banque. Geraldine Whittaker, via un trust baptisé W Trust, est aujourd’hui l’actionnaire principale de Helin, qui s’est spécialisée dans la gestion très discrète de la fortune d’environ 200 personnalités (footballeurs, oligarques russes, hauts cadres d’entreprises dont un ancien d’Areva roulant carrosse et visé par une enquête de la justice française, etc.).

Pour brouiller les pistes des administrations fiscales, Helin fournirait à ses clients des cartes de paiement prépayées anonymes, des montants back to back (soit des emprunts bien visibles mais adossés à des sommes d’argent noir), des prête-noms et des montages sophistiqués. Parmi les clients de la société émiratie : Sébastien de Montessus (un ancien cadre du groupe français Areva lié au scandale UraMin), Vladimir Nekrassov (vice-président de Lukoil), Fabien Ouaki (ex-propriétaire du groupe Tati), etc.

Poursuites et comptes bloqués

Henri de Croÿ, qui est le parrain d’un des enfants de Geraldine Whittaker, jouerait chez Helin un rôle de premier plan, selon les documents que L’Obs a pu lire. Certes, l’homme s’est fait discret à partir du moment où il a été inquiété par la justice belge dans l’affaire dite des sociétés de liquidités, dans le milieu des années 1990. Le fisc soupçonnait alors le prince d’avoir monté, au profit d’entrepreneurs et de familles fortunées, des cash companies afin d’éluder illégalement l’impôt. Cependant, au terme de 10 ans de procédure et d’un procès à rebondissements, la cour d’appel de Liège avait finalement déclaré les poursuites irrecevables et Henri de Croÿ avait été acquitté en 2005.

Même s’il n’apparaît plus dans l’organigramme de Helin, il continuerait à en être le conseiller principal. Aujourd’hui, les comptes de la société ont été bloqués par la justice suisse. Et Henri de Croÿ a été mis en examen par le procureur de Genève.

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