Le potentiel de croissance lié aux réformes est le plus important en Belgique

La Belgique n’atteindra probablement pas son objectif budgétaire mais ce n’est pas une catastrophe si notre pays met en oeuvre des réformes structurelles, en vue du vieillissement de la population. Parmi les pays industrialisés, c’est en Belgique que ces réformes devraient avoir le plus d’impact sur la croissance, a estimé jeudi le chef économiste de la banque BNP Paribas Fortis, Peter De Keyzer, lors d’une conférence de presse consacrée aux perspectives pour 2014.

L’économiste ne se montre guère optimiste sur la capacité du Royaume à atteindre ses objectifs budgétaires étant donné l’ampleur des efforts qu’il reste à fournir. “Pour atteindre les objectifs, il faudrait faire sur la période 2014-2016 presque le double que sur la période 2009-2013. Nous nous attendons à ce que cela soit difficile”.

Mais le message de Peter De Keyzer se veut optimiste. Si la Belgique met en oeuvre les réformes structurelles recommandées par certaines institutions internationales comme l’OCDE ou la Commission européenne, son potentiel de croissance deviendrait très important. “Aucun autre pays industriel ne profiterait autant que la Belgique de réformes structurelles”, souligne l’économiste.

Parmi les réformes préconisées, l’une concerne le marché du travail et viserait à mieux faire coller l’évolution salariale à la productivité plutôt qu’à l’inflation ou à l’ancienneté. Selon Peter De Keyzer, le prochain gouvernement devra mettre à profit la période de cinq ans sans élections pour mener des réformes.

L’économiste en chef souligne que la Belgique n’est actuellement pas le cancre de la classe. “Mais j’ai peur que le reste du peloton mette les bouchées doubles et nous rattrape. L’Allemagne aussi avait loupé ses objectifs budgétaires par le passé mais a mené d’importantes réformes qui profitent maintenant à son économie”, ajoute-t-il.

Peter De Keyzer juge enfin que la réduction des dettes publiques en Europe représentera un exercice difficile au cours des prochaines années. “La recette des années ’80 et 90′, faite d’une croissance en hausse, d’une baisse des intérêts et d’une augmentation de la population active est dépassée. Il aurait été plus facile alors de réduire les dettes. Ces éléments sont désormais absents”, conclut l’économiste de BNP Paribas Fortis.

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