Le pétrole victime du cocktail “dette + demande”

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Les prix du pétrole ont fini en forte baisse vendredi à New York, le baril repassant sous les 80 dollars, dans un marché toujours dominé par les craintes suscitées par la crise de dette en zone euro et par la vigueur de la demande mondiale.

“Le marché a réagi à la baisse de l’activité manufacturière en Chine et aux interrogations persistantes sur la capacité des Européens à garder la crise grecque sous contrôle”, a résumé Andy Lipow, analyste chez Lipow Oil Associates. Le baril de light sweet crude pour livraison en novembre a ainsi perdu 2,94 dollars vendredi, clôturant sur le New York Mercantile Exchange, à 79,20 dollars.

Les cours du baril avaient été soutenus jeudi par l’adoption, par le Parlement allemand, du renforcement du Fonds de secours européen (FESF) aux pays en difficultés, destiné notamment à éviter une faillite de la Grèce (lire ci-après). Mais l’optimisme des investisseurs sur la gestion de la crise en zone euro a été de courte durée. Nombre d’observateurs estiment désormais que, même renforcé, le FESF reste insuffisant pour contenir la contagion de la crise grecque, un jugement entraînant un repli des cours de l’or noir, à l’unisson des places boursières européenne.

Les perspectives mondiales continuent en outre d’être moroses, pesant sur les demandes d’or noir. En particulier l’activité manufacturière en Chine, 2e pays consommateur d’or noir, s’est légèrement contractée en septembre, pour le troisième mois consécutif, selon un indice définitif publié vendredi par la banque HSBC.

“Aux Etats-Unis les dépenses des ménages ont ralenti en août et la croissance reste faible, ce qui entraîne une demande moins importante”, a prolongé Andy Lipow. Les dépenses de consommation des ménages américains ont progressé en août de seulement 0,2 %. Compte tenu d’une inflation de 0,2 % en glissement mensuel, la consommation a stagné en termes réels au mois d’août. “Les prix devraient rester stables la semaine prochaine jusqu’à vendredi : tout le marché attend les chiffres du chômage ce jour-là”, a noté l’analyste de Lipow Oil Associates.

FESF élargi : une erreur pour une majorité d’Allemands

La majorité des Allemands considèrent l’extension du Fonds de secours de la zone euro, le FESF, comme “une erreur”, indique un sondage paru dimanche dans le Bild am Sonntag. D’après cette enquête d’opinion, 58 % des personnes interrogées estiment que l’augmentation de la dotation du Fonds est erronée, seulement 34 % la considérant comme une “bonne chose”. Le sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 504 personnes.

Une majorité d’Allemands jugent également comme “peu crédible” la promesse du gouvernement que la somme garantie ne sera pas augmentée à l’avenir, 78 % d’entre eux s’attendant à ce que plus de moyens soient mis à disposition pour le fonds de secours. Seuls 19 % des personnes interrogées estiment que la dotation ne changera plus.

La deuxième chambre du Parlement allemand, le Bundesrat, a avalisé vendredi l’élargissement du fonds de secours de la zone euro, scellant le feu vert de l’Allemagne au mécanisme. La veille, le Bundestag avait également donné son aval au mécanisme anticrise élargi, au terme d’intenses spéculations sur la solidité de la coalition.

Trends.be, avec Belga

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