Le nouvel écrin de la BCE (en images)
Sébastien Buron, à Francfort.
Fait de béton, de verre et d’acier, le nouvel édifice s’élève à 185 m de hauteur. Laissant entrer beaucoup de lumière, il se compose de deux tours torsadées (45 étages pour la première et 43 pour l’autre) et reliées entre elles par un atrium en verre. L’ensemble surplombe le bâtiment historique du Grossmarkthalle (l’ancien marché de gros de Francfort) qui a quant à lui fait l’objet d’une restauration minutieuse. La première pierre a été posée en 2008. La construction s’est achevée à l’automne dernier.
L’immeuble héberge pour le moment 2.600 collaborateurs (qui ont emménagé fin de l’année dernière), mais il compte jusqu’à 2.900 postes de travail. Les services de la BCE continueront toutefois à utiliser l’Eurotower, mais celle-ci sera dédiée à ses activités de gendarme du secteur bancaire européen. Une nouvelle mission que la BCE assume depuis le 4 novembre dernier suite à l’accord de supervision unique des 130 grandes banques de la zone euro. Environ 1.000 personnes ont été engagées par la BCE à cet effet.
Contrairement à l’Eurotower qui se trouve à proximité du centre de Francfort, le nouveau siège de la gardienne de l’euro se situe plus à l’est de la ville, au n°20 de la Sonnemannstrasse, sur les bords du Main, dans l’ancien quartier industriel d’Ostend. Jusque-là peu prisé, ce quartier excentré de la capitale financière de l’Allemagne voit les prix de l’immobilier grimper depuis le début des travaux des nouvelles tours.
Depuis décembre, le Conseil des gouverneurs de la BCE (présidé par l’Italien Mario Draghi) ne se réunit plus à l’Eurotower mais au 41e étage de la tour Sud de son nouveau siège. C’est là que se décide désormais la politique monétaire de la zone euro. La salle de réunion offre une vue imprenable sur Francfort. Deux Belges y ont leur place réservée. Il s’agit de Peter Praet et de Luc Coene. Le premier en tant que chief economist de la BCE, le second en tant que gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB). Tous deux participent aux réunions du Conseil des gouverneurs, qui se tiennent désormais toutes les six semaines.
Baptisé “New Premises”, ce nouveau QG est beaucoup plus moderne et plus écologique que l’ancienne tour qui abritait jusqu’ici l’institution de Francfort. Pilotés par ordinateurs, les ascenseurs grimpent la quarantaine d’étages en quelques secondes. Le chauffage est assuré par le recyclage de la chaleur dégagée par les ordinateurs. L’eau des toilettes est alimentée par de l’eau de pluie recyclée. Pour empêcher le bâtiment d’absorber trop d’énergie, les vitres de la tour Sud sont quant à elles protégées par un filtre solaire. Il est en outre possible de les ouvrir légèrement pour s’offrir un peu de fraîcheur en cas de grosse chaleur.
Le coût de la construction du bâtiment, soit quasiment 50 % de plus que ce qui avait été budgété au départ. – 4.200 TONNES D’ACIER ont été nécessaires pour les fondations. – 185.000 MÈTRES CARRÉS : La surface au sol des trois bâtiments (les deux tours et le bâtiment du bas, le Grossmarkthalle).
Textes: Sébastien Buron, à Francfort.
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