Le nouveau krach chinois secoue les Bourses mondiales

© Reuters

Désabusés par de mauvaises statistiques, les investisseurs vendent les actions chinoises. Avec des effets en cascade jusqu’en Europe.

Début d’année très chahuté sur le marché boursier chinois. Ce lundi, en début d’après-midi (heure chinoise), la bourse s’est totalement arrêtée après avoir chuté de 7%. Un arrêt brutal causé par les “coupe-circuit” qui arrêtent automatiquement les transactions pendant un quart d’heure lorsque la chute atteint 5%, et qui gèlent totalement le marché pour la séance si la baisse dépasse les 7%. Ce qui est arrivé ce lundi.

Ce n’est pas la première fois que la bourse chinoise fait preuve de nervosité. Au début de l’été de l’an dernier, les secousses avaient été nombreuses et les chutes parfois spectaculaires : entre mi-juin et fin août 2015, l’indice CSI 300, qui regroupe les grandes capitalisations cotées à Shanghai et Shenzhen, avait plongé de plus de 40%.

La cause de ces turbulences, aujourd’hui comme hier, est toujours la même : c’est la réaction d’investisseurs qui, après avoir ces dernières années spéculé à la hausse, se retournent parce qu’ils craignent que l’économie ralentisse. Une crainte confirmée par les statistiques publiées en ce début 2016, qui montrent que pour le cinquième mois d’affilée, l’activité manufacturière chinoise est en déclin.

À cela s’ajoute aussi un élément technique : les autorités avaient interdit aux grands investisseurs de vendre leurs participations dans des sociétés chinoises. La mesure devrait être levée à la fin du mois, et beaucoup d’opérateurs ont commencé à l’anticiper en prenant des positions à la vente via des contrats à terme passés sur le marché de Hong Kong. Cela a aussi a pesé sur le marché ces dernières heures…

Ces turbulences chinoises ont des effets en cascade. La Chine est le principal moteur de croissance de l’économie mondiale. Un ralentissement a donc des répercussions un peu partout. D’abord sur les autres économies émergentes, car si la Chine, principale consommatrice de matières premières, est moins gourmande, le prix des matières premières risque de baisser un peu plus encore, ce qui commence à mettre beaucoup de pays producteurs en difficulté. Les derniers en date sont les monarchies pétrolières et la Russie, qui éprouvent de plus en plus de mal à mettre leurs finances publiques à l’équilibre.

Mais dans nos pays aussi, ce ralentissement commence à se faire sentir. Surtout sur les affaires de certains grands groupes exportateurs. C’est ce qui explique qu’à l’unisson de Shanghai, les places européennes ont ouvert l’année dans le rouge : ce lundi, en début d’après-midi, le Bel 20 cédait 1,6%. Mais c’est la bourse allemande qui buvait le bouillon, le Dax cédant plus de 4%. Un repli qui n’est pas étonnant quand on connaît le rôle que joue la Chine dans les exportations allemandes.

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